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Les incendies en Russie font chuter les récoltes : le prix du blé flambe

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70 à 75 millions de tonnes : telles sont les dernières prévisions concernant les récoltes de blé en Russie, loin des 97 millions de tonnes récoltées l’an dernier. Mais certains spécialistes tablent désormais sur une récolte inférieure à 70 millions de tonnes, voire même inférieure à 50 millions de tonnes. Environ 20% des cultures aurait d’ores et déjà été détruites, alors même que les incendies continuent de sévir un peu partout dans le pays qui connaît la sécheresse la plus importante depuis plus d’un siècle. Plus de dix millions d’hectares ont d’ailleurs été décimés par les incendies, soit la superficie de la Corée du Sud. Ainsi, alors que les autorités russes ne prévoyaient auparavant pas de réduction des exportations de blé, celles-ci devraient être inférieures à vingt millions de tonnes, contre 21,4 l’an dernier. Le syndicat agricole russe a même envisagé une réduction de moitié des exportations de blé.

Or, la Russie produit environ 8% du tonnage mondial et elle est le troisième exportateur mondial de blé. Et ses voisins, particulièrement le Kazakhstan et l’Ukraine qui sont des producteurs importants de blé, sont également touchés. D’où une inquiétude croissante sur les marchés mondiaux : hier, le cours du blé aux Etats-Unis atteignait son plus haut depuis près de deux ans, après une hausse de 40% durant le mois de juillet. Sur le marché européen, Euronext, la tonne de blé a d’ailleurs dépassé les 200 euros lundi, un record depuis près de deux ans là encore. Ceci s’explique également par le fait que le Canada, la Chine et l’Inde, qui produisent plus de 15% du tonnage mondial de blé, s’acheminent également vers des récoltes inférieures aux prévisions et aux résultats des années précédentes, à cause cette fois de pluies trop abondantes, ce qui est également le cas au Pakistan actuellement.

Les Etats-Unis, qui s’attendent de leur côté à une récolte abondante, pourront sans doute compenser ces maigres récoltes. Enfin, les stocks accumulés ces dernières années, durant lesquelles les récoltes avaient atteint des sommets, devraient pallier ce manque. En attendant, la spéculation bat son plein et les cours s’envolent. On sait que la hausse du prix des matières premières agricoles, aussi infime soit-elle, fait plonger des millions de personnes dans l’insécurité alimentaire. Or, cette augmentation des prix, si elle concerne principalement le blé, se vérifie également pour d’autres denrées alimentaires. Un pays comme Madagascar devra par exemple payer plus cher ses importations. Assistera-t-on à de nouvelles émeutes de la faim ? Alors que la Russie continue de lutter contre les éléments, le futur de millions de personnes reste incertain.

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