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Tsipras, vrai-faux espoir de l’Europe

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Alors que les résultats des élections législatives grecques ont donné un large avantage au parti de gauche Syriza, Alexis Tsipras, son leader, va donc reprendre le lourd passif laissé par ses prédécesseurs. Une victoire pour les partis parfois qualifiés d’extrêmes, ou plutôt alternatifs.

Alexis Tsipras peut-il faire pire que ses précédesseurs ? Seul ce tribun doit faire taire les nombreux détracteurs européens
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L’élection d’Alexis Tsipras, si elle se confirme avec les tractations en cours, devrait marquer un tournant pour la Grèce, voire pour l’Europe. En perpétuelle croissance au fur et à mesure de la dégradation du niveau de vie grec ces dernières années, il était fort probable qu’à très court terme, le parti Syriza remporte l’élection majeure. Ceci étant fait, le plus dur reste à faire pour Tsipras, surtout lorsque l’on considère le point suivant.

Tsipras a en effet été majoritairement soutenu par divers partis en Europe, qu’ils soient de gauche, bien évidemment, mais également par certains partis eurosceptiques. A ce titre, le fait même qu’un Front National français voire un UKIP britannique soutienne, plus ou moins ouvertement, l’élection d’un parti pourtant fortement ancré à gauche, montre que ces partis alternatifs savent effacer ce qui les différencie pour une seule et même cause : faire tomber des dizaines d’années de domination de Bruxelles sur les politiques et économies nationales. Preuve en est, Tsipras gouvernera avec la droite dite indépendante, dont la seule mesure commune est le refus de l’austérité et du diktat de Bruxelles. Tsipras, comme tout bon politique, a argué qu’en l’élisant, les Grecs retrouveraient quasi subitement un meilleur niveau de vie. Ceci, jusqu’à preuve du contraire, s’avèrera faux. Même si Syriza, comme elle le prétend, tâchera de rééchelonner la dette monstrueuse pesant sur l’Etat grec, cela certes soulagera fortement l’économie grecque, mais devrait déboucher sur d’autres problèmes. En effet, aussi modestes soient-ils, les derniers pays à avoir refusé de payer leurs créanciers, comme l’Argentine, se sont confrontés à une forte vindicte internationale.

Tsipras a la crédibilité des partis « extrémistes-alternatifs » entre ses mains

Ce qui était donc voulu depuis de très nombreuses années, que ce soit par la gauche dite « radicale » ou par la droite dite « extrême » vient donc de se produire : obtenir la gouvernance d’un pays. Alors, certes la Grèce ne représente que 2% du PIB de l’UE, et il est fortement improbable que Tsipras trouve la solution à tous ces immenses problèmes grecs. Néanmoins, en cas de succès, aussi mince soit-il, cette frange alternative pourra se targuer d’avoir démontré aux partis traditionnels que oui, il leur est possible de gérer un pays, parfois mieux (ou plutôt de moins mauvaise manière) que ces partis historiques.

Voilà pourquoi la méfiance était de mise en Europe ces derniers jours : pour les partis traditionnels, avec l’élection de Tsipras, le loup est désormais dans la bergerie, et ils ne peuvent que souhaiter, cyniquement, son échec, sous peine d’être fortement remis en question dans d’autres pays européens. L’argument massue selon lequel ces partis alternatifs seraient incapables de gérer correctement un pays deviendrait caduc. Néanmoins, rendre le pouvoir au peuple, comme le prétend Tsipras, ou continuer de seulement accuser la troika, Goldman Sachs, et autres fauteurs de troubles extérieurs ne suffira pas. Tsipras a désormais le pouvoir, à lui de ne pas être un Papandréou ou Samaras bis, ceux-là même qu’il a tant critiqués.

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