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Le rebond du rouble et ses conséquences

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Alors qu’on disait la Russie aux abois, sous le coup de sanctions internationales, d’une baisse des cours pétroliers et d’une chute violente de sa monnaie, il semble que le spectre d’une crise majeure soit désormais écarté. Le regain récent du rouble (+30% depuis janvier) doit laisser plus qu’une simple marge de manœuvre à V. Poutine.

L'évolution du rouble fin 2014 par rapprot au dollar, ne serait-elle plus qu'un lointain souvenir ? (graphique issu du site www.russeurope.com)
L’évolution du rouble fin 2014 par rapprot au dollar, ne serait-elle plus qu’un lointain souvenir ? (graphique issu du site www.russeurope.com)

Il semble que Russie et stabilité économique fassent rarement bon ménage. D’une économie fortement en crise fin 2014, elle est passée en quelques mois à une économie (ré)-émergente à nouveau prometteuse. Certes, les cours pétroliers, inférieurs à 60 dollars du baril, sont insuffisants pour donner à la Russie un véritable stimulus. Certes, elle est toujours victime de sanctions internationales discutables. Néanmoins, l’économie russe redonne confiance, comme le montre la réduction de moitié des sorties de capitaux au Q1 2015 par rapport au Q4 2014 (32 milliards de dollars tout de même). Mais c’est la vigueur du rouble qui rassure. Evidemment, la santé d’une monnaie dépend de la santé de l’économie qu’elle représente, mais également aux réflexes monétaires des Banques Centrales. Et force est de constater que la forte hausse des taux d’intérêt de la fin 2014, ajoutée à un contrôle des capitaux strict (et classique dans l’économie russe) a permis de maintenir le rouble à flot.

Poutine prendra-t-il les décisions qui s’imposent ?

Avec cette situation améliorée, Poutine pourrait bien être tenté de reprendre son face à face avec l’Occident. Objectivement estompée depuis début 2015, l’opposition avec les puissances occidentales pourrait reprendre, Poutine disposant à nouveau d’une certaine marge de manœuvre. Néanmoins, l’occasion ne s’y prête guère : malgré une influence russe moins marquée en Ukraine, le nouveau gouvernement de Kiev est complètement impuissant pour résoudre les problèmes criants du pays. Un Poutine voulant contribuer aux difficultés ukrainiennes ne ferait qu’accroître le courroux occidental à son égard.

En réalité, Poutine serait bien avisé de s’attaquer à certains problèmes structurels de son économie. L’inflation reste à deux chiffres ; le secteur non-pétrolier, notamment la grande industrie, est très affaibli, à cause notamment d’un investissement toujours insuffisant. Qui plus est, la faiblesse des cours pétroliers est partie pour durer, retour de l’Iran ou non, donc il y a fort à parier que la croissance russe de ces prochains mois dépendra fortement de ces secteurs non-pétroliers trop souvent oubliés par le secteur public russe.

On le voit, les quelques réponses que Poutine pourrait être tenté d’apporter aux difficultés actuelles de son pays ne sont que transitoires. Les graves problèmes, qu’ils soient économiques, politiques ou démographiques, ne seront pas abordés avant longtemps. Avec le risque que la Russie ne continue à vouloir s’isoler encore plus de la scène économique internationale…

 

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