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Steinmeier, président de l’Allemagne : quelles éventuelles répercussions ?

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L’élection de Frank-Walter Steinmeier, candidat du SPD, à la présidence de l’Allemagne le 12 février 2017, avec l’appui du parti d’Angela Merkel, illustre la popularité de l’homme en Allemagne. Cette personnalité politique amenée sur le devant de la scène politique allemande modifiera-t-elle les acquis politiques du pays, autant dans les alliances intérieures que concernant la politique étrangère ?

Le 12 février, Frank-Walter Steinmeier, candidat du parti social-démocrate allemand et deux fois ministre des affaires étrangères dans le gouvernement Merkel, est élu à la Présidence de l’Allemagne, sans surprise.  Assurant l’alliance entre le bloc centre-gauche de son parti, le SPD, et de celui de Merkel, le CDU, parti catholique de centre droite, il a également souligné son envie pour l’Allemagne d’être une « ancre d’espoir » lors de son discours.

Même si le rôle de Président en Allemagne est officiellement un rôle diplomatique et honorifique, cette élection saurait cependant bouleverser la politique intérieure mais aussi étrangère du pays. En effet, connu pour son franc parler lors de ses différents mandants, Steinmeier n’a pas cherché à cacher ses opinions concernant la politique de Merkel mais aussi concernant celles des autres Etats.

Des répercussions dans les éventuelles alliances politiques à l’étranger ?

Les Etats-Unis demeurent un allié stratégique de la politique étrangère allemande depuis le renforcement de leurs relations diplomatiques depuis les années 90. A titre d’exemple, le gouvernement s’est montré des plus favorables à l’approbation du TAFTA, traité commercial entre les Etats-Unis et l’Union Européenne, contrairement à d’autres pays comme la France et la Belgique qui eux, se sont montrés plus frileux sur certains accords. Souvent désigné dans la presse comme candidat « anti-Trump », Steinmeier qualifie ainsi le nouveau président d’un des plus importants alliés de son pays de « prédicteur de la haine ». Cette déclaration sans langue de bois ainsi que les prédictions floues de la politique étrangère américaine pourraient inciter les deux pays à s’éloigner dans les prochaines années.

Proche de l’ancien ministre et Président Gerhard Schröder, Steinmeier gagne la faveur de la communauté internationale en tant que ministre des affaires étrangères dans sa détermination à résoudre la crise ukrainienne. Cependant, il semblerait se distinguer de la chancelière dans sa volonté à mener une nouvelle politique bilatérale entre la Russie et l’Allemagne. Merkel s’est montrée plus en retrait sur le sujet de la Russie, notamment suite à la crise de l’Ukraine. Membre de l’Ostpolitik, Steimeier suit la ligne de Willy Brandt dans une volonté de politique de normalisation des relations russo-allemande. Dans différents discours, il argumente qu’une véritable alliance stratégique avec la Russie pourrait être bénéfique pour l’Allemagne, autant commercialement que diplomatiquement. Il s’attire ici des critiques de nombreux acteurs de la scène internationale mais aussi au sein des autres partis politiques allemands.

 

Elections en 2018 : Merkel en danger ?

Considérant le soutien de Angela Merkel vis-à-vis de Steinmeier, et ainsi, la convergence de leur partis respectifs, il est vraisemblable que les axes politiques des deux actuels acteurs de l’Allemagne partagent la même sensibilité. Cependant, il est nécessaire de souligner que le CDU de Merkel n’a pas réussi à trouver un candidat distinctif au sein de son parti à temps pour la nomination présidentielle. Ainsi, cette élection de 2017 pourrait également prévenir d’un changement de cap politique, notamment pour les élections de 2018. Merkel ayant déjà proposé sa candidature pour un quatrième mandat consécutif, il semblerait que la candidate du parti centre-droit puisse être déstabilisée par la nouvelle force du SPD. Même si le parti de Steinmeier avait essuyé une lourde défaite lors des élections de 2009 face au CDU, mais aussi que les prévisions laissent Angela Merkel favorite, le découpage politique allemand est plus ouvert que dans le passé. Ainsi, la forte personnalité de Steinmeier et ses différends politiques avec le CDU, sur le sujet des relations russo-allemandes par exemple, pourrait présager de nouveaux horizons pour les prochaines élections.

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