La politique étrangère de Jean Lassalle: le retour d’une puissance diplomatique
Lancé pour la première fois dans le grand bain de la présidentielle, le député des Pyrénées-Atlantiques se présente sous l’étiquette du mouvement « Résistons » qu’il a fondé pour l’occasion. Sur le plan international, Jean Lassalle souhaite faire de la France une puissance diplomatique plus indépendante et dont la voix porterait à nouveau sur la scène internationale. Désirant mettre la francophonie au cœur de son projet, il aspire également à une Europe des nations où chaque état pourrait reprendre des marges de décision.
Souhaitant faire de la France une force de paix, Jean Lassalle propose dans son programme présidentiel de désengager les forces armées françaises des opérations extérieures dans lesquelles elles sont actuellement engagées au Moyen-Orient et au Sahel. Par ailleurs, le candidat veut que la France quitte le commandement intégré de l’OTAN pour retrouver son autonomie de décision sur le plan militaire. Mettant en avant la puissance diplomatique de la France, il souhaite que les effectifs du réseau diplomatique français soient augmentés pour pouvoir à nouveau peser dans les affaires du monde. Ainsi, sur le cas de la Syrie, Jean Lassalle, qui a été personnellement rencontré Bachar al-Assad en janvier dernier, estime que la France a eu tort de fermer son ambassade sur place et regrette que la voix française ne soit plus audible alors qu’elle devrait être capable de discuter avec tout le monde sur ce dossier.
Jean Lassalle souhaite faire de la francophonie un levier de puissance et d’influence diplomatique, économique et culturelle. Il veut ainsi rattacher la francophonie au ministère de la culture et ouvrir de nouveaux centres culturels français à l’étranger. Il veut également établir une université francophone en Afrique non francophone et financer des classes bilingues dans des pays non francophones. Jean Lassalle voit en l’Afrique francophone un partenaire économique important pour les années à venir. Il désire ainsi mettre fin à la supervision du franc CFA par le Trésor français et conclure avec les Etats africains des traités commerciaux équilibrés. Il considère qu’un appui au développement des infrastructures africaines permettrait à la France de disposer de partenaires économiques plus solides.
Enfin, sur le plan européen, le candidat ne souhaite pas quitter l’Union européenne mais aimerait revoir les modalités de la participation française au sein de l’instance européenne. Partisan d’une Europe des nations, Jean Lassalle désire ainsi redonner à la France des marges de négociation sur des sujets tels que le budget, la PAC ou la directive habitat. Il veut par ailleurs retirer à la Commission européenne la possibilité de négocier les traités économiques internationaux à la place de la France. Il est également pour l’interruption des négociations du TAFTA et du CETA. Enfin, il souhaite que la France revoit à la baisse sa participation au budget européen et que toute nouvelle adhésion à l’Union européenne soit soumise à un référendum.
Jean Lassalle apparaît donc comme un candidat souhaitant faire de la France une puissance de dialogue, capable de discuter avec tous les acteurs de la scène internationale et proposant des solutions de compromis. Il semble vouloir également redonner une autonomie de décision aux Etats européens, l’Union européenne devant permettre aux Etats de rester souverains sur un certain nombre de dossiers tels que les traités économiques, certaines normes ou certaines politiques communes.