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L’Irlande sur le point de connaître le même sort que la Grèce ?

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9%, c’est le taux auquel doit désormais emprunter l’Irlande sur les marchés afin de financer sa dette. Car les inquiétudes sur les capacités du pays à pouvoir traverser la crise ont augmenté, pesant sur l’euro qui est redescendu à 1,36 dollars : son taux le plus bas depuis cinq semaines. En effet, le pays va avoir besoin de ressources en liquidités pour boucler l’année prochaine, faute de quoi elle se retrouvera dans la même situation que la Grèce.

La situation n’est pas si désespérée pour autant : l’Irlande a de quoi se financer pour les six prochains mois et est encore considérée comme étant un pays solvable. On est loin de la panique grecque qui avait nécessité un financement à cours terme par un plan conjoint de l’Union Européenne et du FMI de 110 milliards d’euros. Cependant, le coût de sauvetage de la Grèce est estimé inévitable l’an prochain et d’un coût de 48 milliards d’euros. De plus, l’écart de rendement entre les obligations à dix ans émises par l’Irlande et les Bunds de référence allemands a atteint un nouveau record depuis la création de la zone euro, à 685 points de base. Cet écart enchaîne des records depuis neuf séances d’affilée. D’ailleurs le coût de la protection contre un défaut de Dublin sur sa dette a atteint un nouveau record, de même que ceux du Portugal et de l’Espagne.

On est bien loin de l’économie triomphante du « tigre celtique » qui, en 2007, se vantait d’être à la pointe de la gestion boursière, qui affichait des taux de croissance insolant de 6% par an depuis 1995, et qui était l’une des destination principale des migrants d’Europe de l’Est venant y chercher un nouvel Eldorado. Aujourd’hui, c’est une rigueur stricte que le pays s’applique, et les résultats sont tout d’abord une défiance de la population à l’égard du gouvernement qui ne dispose que d’une courte majorité au parlement pour voter son budget serré de 2011.

L’ Union Européenne s’est cependant dit prête à soutenir l’Irlande en cas de besoin, José Manuel Barroso ayant déclaré : « Ce qu’il est important de savoir, c’est que nous avons tous les instruments essentiels en place dans l’Union européenne et dans la zone euro pour agir si nécessaire ». Il faisait suite à une rumeur persistante des salles de marchés annonçant que l’Europe allait imposer a tous les acheteurs, privés, d’obligations d’Etats de l’Union de participer au sauvetage des Etats les plus en difficultés. Il n’en demeure pas moins que la relative passivité de la Banque Centrale Européenne (qui peut désormais vendre des obligations d’Etats membres à son propre taux de 3%) est soulignée par les analystes. La prochaine réunion des ministres des finances de la zone euro est prévue pour mardi.

On peut donc dire, au vu de la tournure que prend le G20, que la plus importante décision économique du monde de cette fin d’année se prendra en Europe et pas à Séoul.

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