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78 milliards d’euros de prêt pour le Portugal : quelle stratégie pour l’UE ?

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Mardi dernier la Premier Ministre portugais démissionnaire José Socrates (PS) a annoncé l’octroi d’un prêt de 78 milliards d’euros au Portugal par l’UE et le FMI après de longs mois de négociations. On pourrait presque penser que cette nouvelle tombe à pic avant les élections législatives anticipées du 5 juin prochain. En effet, les mesures de rigueur accompagnant ce prêt sont présentées comme beaucoup plus souples que celles imposées quelques mois auparavant à la Grèce et à l’Irlance : pas d’allongement de l’âge de départ à la retraite, pas de réduction du salaire minimum, pas de coupes budgétaires dans le secteur public ni dans les retraites, et pas de licenciements dans la fonction publique. Qui plus est, les objectifs de réduction du déficit seraient revus à la baisse à cause du faible taux de croissance.

De là à penser que l’UE et le FMI ont renoncé à leur stratégie libérale mêlant mesures d’austérité et réformes structurelles, il n’y a qu’un pas… qu’il faut encore ici bien se garder de franchir. En effet, le déficit devra être réduit à 5,9% du PIB en 2011 et revenir à 3% (limite fixée par le traité de Maastricht) en 2013 et les réformes structurelles qui devront être mises en place suivent bien la stratégie libérale engagée par les deux institutions internationales depuis 2008. Le plan prévoirait effectivement 5,3 milliards d’euros de recettes tirées de privatisations et 12 milliards d’euros pour une recapitalisation du secteur bancaire.

Stratégie libérale, réformes structurelles et plan d’austérité en somme (même si tous les détails du programme ne sont à l’heure actuelle pas encore connus puisque les négociations entre l’UE, le FMI, le gouvernement portugais et l’opposition sont toujours en cours) mais des efforts relativement moins contraignants, du moins d’un point de vue électoral, que ceux exigés de la part de la Grèce et de l’Irlande. Car même si l’on regroupe souvent Grèce, Irlande et Portugal sous le sigle accrocheur de PIG, le cas du Portugal mérite mention. L’économie portugaise n’a en effet pas connu la crise bancaire et immobilière comme l’Irlande et n’a jamais triché sur le contenu de ses comptes publics comme l’a fait la Grèce. Cas peut être plus épineux encore, le Portugal présente  « une économie médiocre et une croissance désespérément molle ». Le prêt accordé au Portugal est donc certes vital, mais permet seulement de gagner du temps car le véritable enjeu porte sur le long-terme : rembourser la dette grâce à une augmentation et à une consolidation de la croissance économique.

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