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Faux départ pour l’Europe de l’Est ?

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Très longtemps sous influence soviétique, l’Europe de l’Est a eu du mal à sortir d’un système dans lequel elle a vécu pendant près de cinquante ans. Si les réformes des années 1990, suite à la chute de l’URSS, ont été nombreuses, elles ont été réalisées selon des modalités différentes selon les pays. En Pologne, par exemple, le gouvernement Mazowiecki entreprit une « thérapie de choc » pour passer à l’économie de marché. A l’inverse, la Hongrie opta pour une transition en douceur selon une politique « gradualiste ».

Malgré qu’ils soient aidés par le FMI et accompagnés dans leur développement par l’Europe occidentale (où les syndicats fustigèrent bien souvent les délocalisations vers l’Est du continent de plusieurs grands industriels), les pays de l’Est connurent un recul certain de leur PIB durant la majeure partie des années 1990 : en 2000, le PIB des 12 pays de la CEI n’équivalait qu’à 60% de celui de 1990, tandis que le PIB des dix PECO ne dépassait que de 15% son niveau de 1990. Mais les investissements occidentaux (de 1989 à 2001, les PECO ont attiré en moyenne 1 300 dollars d’IDE par habitant) permirent petit à petit aux PECO de retrouver une économie un peu plus solide et capitaliste. En outre, les cures d’austérité dans ces pays leur ouvrirent la voie vers l’adhésion à l’Union Européenne : huit PECO l’intégrèrent en 2004 suivis de la Roumanie et de la Bulgarie en 2007.

Cependant, si on a pu penser un moment que ces pays pourraient rapidement supplanter les pays d’Asie en tant que pays ateliers avant de se développer rapidement grâce à l’aide de l’Union Européenne, cela ne s’est pas vérifié en pratique. D’une part, l’Asie est restée davantage compétitive. D’autre part, l’UE n’a pas su ni eu les moyens d’intégrer complétement tous ces pays, ceci entrainant une forte montée de l’euroscepticisme dans ces pays, notamment suite à la crise financière qui dévoila les limites de la solidité économique des pays de l’Est. Et d’autres facteurs (guerres dans les Balkans par exemple) localisés participèrent à ces retards.

Ainsi, il est donc patent que l’Europe de l’Est ne s’est pas développée aussi rapidement que certains l’avaient envisagé. Les mutations économiques (parfois retardées par des évolutions politiques lentes, comme en Roumanie) ont pris du temps et le développement de cette partie du continent européen en demandera tout autant. Et à l’avenir, l’ascension du continent européen pourrait bien passer par la mise en valeur de ces pays où d’énormes chantiers restent en travaux. Pour cela, les politiques européennes devraient jouer un rôle non négligeable, à moins que les difficultés économiques de l’Europe n’infligent des coupes drastiques dans le budget alloué à la cohésion économique, sociale et territoriale…

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