Au Danemark, populisme et libre circulation des personnes ne font pas bon ménage
La libre circulation des personnes est garantie dans l’Union Européenne (et dans d’autres pays du continent) par la convention de Schengen signée en 1995. Elle permet ainsi une parfaite circulation des individus au sein des pays membres, avec pour contrepartie un contrôle strict aux frontières extérieures de l’espace, principalement au Sud (sur le bassin méditerranéen) et à l’Est (Balkans, ex-URSS). Les migrations incontrôlées enregistrées depuis le début de l’année (de par les révolutions arabes) avaient déjà montré l’inefficacité du système. Aujourd’hui, le Danemark a décidé de s’en affranchir en rétablissant des contrôles à ses frontières avec l’Allemagne et la Suède.
Dans les faits, cinquante douaniers supplémentaires seront disséminés sur les frontières danoises. Pas de quoi véritablement fouetter un chat. Sauf que la géopolitique est souvent marquée par des symboles, et celui-là en est un. Le Parti du peuple danois a en effet fait pression sur le parti de centre-droit actuellement au pouvoir pour que ces mesures de contrôle soient entérinées. Les vingt-quatre autres membres de l’espace n’ont pas beaucoup de moyens de pression, car le Danemark peut introduire librement ces mesures de contrôle, prétextant réduire la contrebande de biens tels qu’armes ou drogues en tout genre.
En regardant donc de plus près, les mesures prises par les autorités danoises n’ont rien d’alarmant. Mais elles peuvent être une première étape vers des mesures plus coercitives voire protectionnistes. D’ailleurs, cela n’est définitivement pas un bon point à l’approche de la présidence danoise de l’UE en janvier prochain.
L’influence des partis populistes voire xénophobes est donc prégnante en Europe. L’Autriche de Jorg Haider, la France de Jean-Marie Le Pen ou les Pays-Bas de Geert Wilders ont fait des émules, notamment dans les pays nordiques (comme en Finlande). Ces partis-là, malgré un extrémisme souvent bien trop prononcé, pointent malgré tout quelques tourments très actuels : l’Europe a un problème avec l’immigration, notamment clandestine. A défaut de reposer sur la coopération des pays de départ, elle tend de plus en plus à se fermer sur elle-même, bafouant là ce qui constitue l’essence du continent. Reste à savoir si ceci n’est malheureusement qu’un début…