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Risque financier systémique : les banques centrales à la rescousse des pays occidentaux ?

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Dans un contexte économique et financier très tourmenté, les Etats et les banques sont les premiers touchés, en témoignent la dégringolade boursière partout dans le monde depuis plus de dix jours (la plus importante depuis 2008) et l’instabilité chronique des cours qui décourage de plus en plus les investisseurs.

En Europe, les taux d’intérêt sur les prêts à dix ans d’échéance sont passés au-dessus de 6% en Italie et en Espagne. Le risque de récession est réel pour les économies des pays développés, en particulier en Europe et aux Etats-Unis. La source du problème est d’ailleurs paradoxalement assez simple comparée à la complexité des enjeux, de part et d’autre de l’Atlantique : trop d’endettement, et trop peu de mesures politiques susceptibles d’en assumer les conséquences. En Europe, l’endettement massif qui avait commencé dans des pays périphériques s’est propagé à l’Italie et à l’Espagne, et menace désormais la France. Inutile de revenir sur l’ampleur de l’endettement américain ainsi que sur ses conséquences économiques, politiques et sociales.

Dans quelle mesure les banques centrales, entités économiques potentiellement régulatrices du système international peuvent-elles aider à stopper la spirale infernale ? En Europe, la BCE a permis de rabaisser les taux en dessous de 5% pour l’Espagne te l’Italie. La remontée des taux dans toute la zone euro en début d’année a permis de limiter l’inflation. A la tête de la Fed, Ben Bernanke est susceptible d’envisager une troisième vague de « quantitative easing » (i.e. faire fonctionner la planche à billets pour acheter des obligations américaines). Là encore, une telle mesure est à double-tranchant : les bénéfices sont non seulement potentiellement limités pour les Etats-Unis, mais cela pourrait également mettre les pays émergents, alors confrontés à un afflux massif de capitaux, dans une position difficile.

Sans doute faut-il se rendre à l’évidence et accepter de considérer qu’une action massive des banques centrales peut être contreproductive sur le long-terme, et incite surtout les gouvernements américains et européens à abdiquer leurs responsabilités au profit de demi-mesures dictées par les échéances politiques.

Les Etats-Unis ont besoin d’un plan crédible pour à la fois fournir une aide fiscale sur le court-terme, et réduire l’endettement et le déficit de manière durable. Et si devant l’urgence de la situation, la porte est désormais ouverte à des négociations bipartites, on peut largement supposer qu’aucune mesure de grande ampleur ne sera prise avant et pendant la campagne présidentielle de 2012. En Europe la situation est sans doute encore plus délicate pour les dirigeants : afin d’assurer la cohésion de la zone euro, l’union monétaire, donc nécessairement politique doit être renforcée. Le sauvetage de l’euro va également nécessiter un plan monétaire plus large et ambitieux. L’émission d’  « eurobonds » est une possibilité envisagée par certains économistes, mais c’est une décision politique que l’Allemagne et la France ne sont pas encore, à tort ou à raison, prêtes à prendre…

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