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Zone euro : espace sous pression (2/2)

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Synonyme de sénescence sans détour pour les uns, hypothèque d’un salut plus que jamais exigible par l’Europe pour les autres, la zone euro requiert désormais l’urgence des dispositions : face à la crise le sursis n’est plus possible, les pays européens devant alors faire face à un dilemme cornélien : faut-il, oui ou non, signifier l’épilogue de la zone euro ?

Sur ce point, trois grandes écoles s’affrontent.

Face au marasme actuel, la première revendique au contraire une intégration plus poussée, tendant même au fédéralisme budgétaire européen : la stratégie est alors qualifiée de « maximaliste »; un tel dessein passe avant tout par la mise en place d’un budget communautaire commun, chose quasi-inexistante aujourd’hui, et par la convergence de l’ensemble des politiques économiques nationales. Sans cela, impossible de voir un jour l’Europe sortir de sa torpeur car face à l’émergence de géants tels que la Chine, le Brésil ou l’Inde, l’absolution ne peut passer que par l’union absolue. Le plus souvent, celle-ci appelle également à l’extension de la zone, en particulier à l’ensemble des pays de l’Union européenne, soit à près de 27 membres : mais alors même qu’aujourd’hui la détresse d’un seul pays – la Grèce – tend à mettre en difficulté pas moins de 16 autres nations, que peut-on attendre d’une union à 27 ?

La deuxième suppose plutôt la simple coordination des politiques budgétaires : synonyme d’inachèvement, elle est la voie actuellement choisie. Ainsi Dominique Strauss-Kahn a t-il signifié dimanche dernier face à la crise européenne que « pour éviter cela, il faut agir vite […] Le problème des Européens c’est qu’ils font souvent soit trop peu, soit trop tard, soit souvent trop peu et trop tard » . De même Jacques Delors s’est-il dit récemment « indigné » par les dissensions européennes récurrentes suite à la réunion vendredi dernier des 17 ministres des Finances de la zone euro à Wroclaw en Pologne.

Image d’un engagement mitigé, cette école est aujourd’hui la plus critiquée, beaucoup tendant désormais à se tourner vers une ultime tendance : celle du retour à la souveraineté nationale.

La stratégie est pour le moins « minimaliste » : face à la crise de la dette, à la division entre les pays et à l’atrophie de la croissance économique européenne, mieux vaut abandonner la zone euro et revenir à une autonomie nationale préservée, autonomie pas forcément incompatible avec le renforcement de la coopération entre pays d’ailleurs; car l’idée est avant tout ici de retourner à l’indépendance des politiques économiques, en particulier à celle de la politique monétaire et de change, de manière à supposer enfin, la tenue de mesures cohérentes et adaptées à la structure économique de chaque pays. Métaphore de la fin de l’euro, elle est aujourd’hui la voie la plus probable.

Trois voies pour trois destins différents : chacune suppose son propre dénouement, sa propre conclusion, mais toutes tendent à aboutir à la même leçon : sans décision, nul espoir de voir un jour se dessiner la délivrance.

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