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Poutine de retour au pouvoir

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Vladimir Poutine vient d’être élu Président au premier tour des élections présidentielles russes avec 64% des voix. Il reprend les rênes de la Russie pour six ans, l’opposition dénonce un vote truqué.

Vladimir Poutine avait quitté son poste de Président en 2008, après huit années consécutives au pouvoir, contraint de se retirer la Constitution empêchant de cumuler trois mandats consécutifs. Son successeur,  Dmitri Medvedev l’avait rapidement installé au poste de chef de son gouvernement. L’ex-agent du KGB a donc toujours gardé une certaine mainmise sur la gestion du pays et n’a pas laissé s’échapper l’occasion d’un retour au plus haut poste de l’Etat.

De nouveau au pouvoir, V.Poutine a déclaré avoir « gagné dans une lutte honnête ». Son principal opposant, Guennadi Ziouganov, candidat communiste est loin d’être du même avis. L’opposition dénonce une élection frauduleuse, et a d’ores et déjà annoncé des manifestations sur la place Pouckine au lendemain de la défaite. L’Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE) appui les dires de l’opposition en évoquant un vote « clairement biaisé ». La crainte d’une victoire faussée est donc passée d’hypothétique à factuelle.

Pour autant le mouvement d’opposition était-il assez puissant pour vaincre V.Poutine ?

Il y a quelques semaines, des manifestations anti-Poutine avaient pris une ampleur jamais atteinte auparavant. Malgré tout, l’opposition manquait quelque peu d’unité et, si le système poutine a commencé à se fissurer dès décembre, avec la contestation d’élections législatives truquées, il demeure assez solide pour encore tenir debout.

Toutefois, la contestation va vraisemblablement perdurer et la liberté d’action de V.Poutine risque d’en pâtir. Le peuple russe a pris conscience de sa (relative) influence et ne compte plus se laisser faire. La pression du peuple pourrait être trop importante pour que V.Poutine occulte ses revendications. Dans cette situation, le nouveau Président se verrait dans l’obligation de modifier quelque peu sa politique ; tout du moins en façade, afin d’éviter un mandat perturbé.

Cette élection n’englobe pas que des enjeux internes mais évidemment externes : l’Occident espère qu’un revirement de situation se produise dans le conflit syrien. La Russie s’est récemment opposée à une intervention sur les terres syriennes, un allié de longue date. L’élection de V.Poutine a été approuvée par l’Occident qui compte sur lui pour modifier la stratégie de la Russie vis-à-vis du cas Syrien. Le fait que l’Occident n’ait pas contesté la victoire, malgré l’analyse de l’OSCE, pourrait bien encourager V.Poutine à s’affranchir du, jusqu’alors, infaillible soutien russe à Bachar Al-Assad.

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