Après la Grèce, Standard & Poor’s abaisse la note de neuf pays de la zone euro
La France aura maintenu son triple AAA pendant plus de 36 ans. Désormais, celle-ci devra faire face avec les moyens du AA+ : hier, l’agence de notation financière Standard and Poor’s a abaissée la note de neuf pays de la zone euro, parmi lesquels se trouvent la France, l’Autriche et la Slovénie, mais aussi et surtout le Portugal, l’Espagne et l’Italie qui se sont vus tous trois, rétrograder leur note souveraine de deux crans. Alors, quelle conséquence pour l »Europe?
A vrai dire, la décision de Standard & Poor’s d’abaisser la note de la moitié des pays membres de la zone euro n’est pas vraiment surprenante : depuis plusieurs mois, la zone euro tend à accumuler les doutes et les difficultés, sans compter les mauvais résultats économiques et financiers qui la détruisent, à l’image de la France qui depuis le début de la crise, ne cesse d’aggraver l’état de ses comptes publics : ainsi la dette publique française aura-t-elle dépassé les 1688 milliards d’euros au troisième 2011, soit pas moins de 81,2% du PIB, tandis que dans le même temps, la croissance du pays aura été quasiment nulle. La situation n’est guère plus brillante au sud : en septembre 2011, la dette publique a atteint les 1910 milliards d’euros en Italie, soit plus de 120% du PIB contre 66% du PIB (706 milliards d’euros) pour l’Espagne, pas moins de 100% du PIB (241 milliards d’euros) pour le Portugal en 2010. A cela s’ajoutent des déficits publics importants, des déséquilibres externes et comme pour la France, un taux de croissance peu glorieux.
C’est face à ces difficultés que ces trois pays se sont vus abaisser hier leur note de deux crans; l’Autriche, la Slovénie, la Slovaquie, Malte et Chypre ont également été concernées, seules l’Allemagne et la Finlande ont maintenu leur note souveraine à long terme, le risque de défaut de paiement étant moindre pour ces deux pays.
Les conséquences de cette décision sont multiples : déjà hétérogène, la zone euro pourrait bien à l’issue de cette annonce voir son spread (différence de taux d’intérêt) augmenter entre pays, le coût de la dette tendant alors à s’accentuer pour les pays touchés.
Autre conséquence notable, le FESF – Fonds Européen de Stabilité Financière -, dont la note dépend de celle des pays qui le soutiennent, pourrait bien lui aussi être affecté par cette décision : cela aurait pour conséquence directe le renchérissement du coût des plans d’aide adressés aux pays de la zone euro en difficulté, d’autant plus que dans le même temps, les pays touchés par cette décision auront moins de moyens à consacrer aux différents plans de sauvetage de la zone euro. Corollaire de cette menace : l’Allemagne devra alors augmenter sa part dans la gestion du fonds.
Bref, rien de bien positif à signaler : Standard & Poor’s a assigné la plupart de ces dévaluations d’une perspective négative, signe que la situation générale dans la zone euro, n’est pas prête de s’améliorer dans les prochains temps.