Le Yémen, un pays en voie de rétablissement?
Alors qu’à l’approche des jeux olympiques de 2012 la tension se fait de plus en plus importante dans la capitale londonienne, une autre région du globe tend à marquer son grand retour au centre de l’actualité terroriste : le Yémen. En effet, hier un expatrié français travaillant pour le compte du CICR – Comité International de la Croix-Rouge – a été libéré dans le nord-ouest du pays après plusieurs mois de captivité passés au sein d’Ansar al Charia, un groupe islamiste lié à Al-Qaïda, posant ainsi la question de la place de l’organisation terroriste dans la péninsule arabique, organisation certes plus que jamais présente dans les défis mondiaux, mais qui semble malgré tout aujourd’hui, être en perte d’influence.
A vrai dire, la mort d’Oussama Ben Laden, chef spirituel et emblématique de l’organisation terroriste Al-Qaïda n’aura pas vraiment arrangé les affaires du réseau djihadiste : exécutée le 2 mai dernier par un commando américain au Pakistan, sa mort aura avant tout signifié la désorganisation d’un réseau déjà relativement peu uni, et une baisse d’influence qui, encore aujourd’hui, tend à se faire importante.
Gage de cela, la libération hier d’un délégué du CICR, Benjamin Malbrancke, capturé le 21 avril dernier dans le nord du pays et rapatrié aujourd’hui dans la capitale yéménite, Sanaa. Pourtant, bien que fortement médiatisée, cette captivité est loin de faire exception dans cette région de la péninsule d’Arabie : au cours de ces quinze dernières années, pas moins de 200 personnes ont été enlevées dans le pays, dont quelques-unes demeurent encore à ce jour disparues : selon l’actuel président français, François Hollande, « deux autres collaborateurs du CICR sont encore otages au Yémen » sous l’influence de quelques réseaux terroristes et en particulier de l’AQPA, Al-Qaïda dans la Péninsule Arabique.
Aussi depuis mai 2012 et la fin de la révolution yéménite, les autorités yéménites ont-elles engagé toute une série de mesures destinées à réduire l’influence de l’AQPA dans la région : après plusieurs mois de montée en puissance facilitée par la désorganisation du pays et la présence d’un État fortement fragilisé, l’organisation terroriste doit aujourd’hui faire face à une armée yéménite de plus en plus virulente, 230 morts ayant déjà été recensés dans son camp depuis le début de la répression.
Pourtant malgré ces avancées et une collaboration officielle dans le camp occidental, le Yémen demeure encore à ce jour, un foyer d’hostilité :
Accablé par l’influence inquiétante du réseau islamiste, encore marqué par une guerre civile qui, débutée en juin 2004 avec la rébellion de la minorité zaïdite dans la province de Sa’dah peine encore aujourd’hui à s’estomper, le Yémen se place désormais parmi les régions les plus dangereuses au monde, en raison de la recrudescence des attentats, attaques et autres enlèvements qui semblent être de plus en plus nombreux.
Cependant face à ce défi, le gouvernement yéménite ne sera pas seul : dans ce combat, celui-ci pourra d’ores et déjà compter sur le soutien de ses partenaires occidentaux, et en particulier sur celui de la France.