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Attentat suicide à Bagdad à l’approche du départ américain

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Le 17 août, un attentat suicide meurtrier a visé un centre de recrutement militaire, au cœur de la ville de Bagdad : au moins une cinquantaine de morts et une centaine de blessés ont été dénombrés par les autorités irakiennes, dont les bilans suite aux attentats sont souvent peu précis. Environ 250 recrues étaient présentes place Maïdan, dans le bâtiment de l’ancien Ministère de la Défense, où a eu lieu l’agression. Cette attaque a été réalisée par un kamikaze équipé d’une ceinture d’explosifs, selon les autorités irakiennes qui imputent a priori cet attentat à la branche d’Al-Qaïda en Irak, alors qu’aucun groupe ne l’a revendiqué pour le moment. Une hypothèse impliquant deux kamikazes n’est pour autant pas omise, et des témoins ont indiqué avoir vu une voiture exploser. Dans le même temps, huit juges ont été la cible d’attaques : deux d’entre eux ont été tués. C’est donc aussi le système judiciaire irakien qui a été visé.

En Irak, la population n’a pas hésité à critiquer vivement l’incompétence des services de sécurité irakiens, signe donc que la police irakienne n’est pas prête à prendre le relai des GI américains. Cet attentat est d’ailleurs le plus meurtrier de l’année 2010 en Irak. De plus, juillet 2010 a été le mois le plus sanglant dans le pays depuis mai 2008, et août sera peut-être pire. Le 7 août, un attentat avait déjà fait 43 morts à Bassorah, la deuxième ville du pays, dans le Sud du territoire irakien.

Le 31 août prochain commencera le retrait américain d’Irak, mettant fin à l’opération Liberté irakienne, le départ définitif étant prévu pour fin 2011. L’armée irakienne devra relayer l’US Army et tenter de maintenir un ordre précaire dans le pays. Mais l’état-major irakien lui-même craint de ne pas être à la hauteur. Le général Babaker Zebari, chef de l’état-major, indiquait récemment que l’armée irakienne ne saurait être prête avant 2020. Et Tarek Aziz, ancien ministre de Saddam Hussein, avait déjà signalé que Barack Obama « laisse l’Irak aux loups ».

Les Etats-Unis ont condamné ces attentats mais n’envisagent cependant pas de changer leur calendrier : seuls 50 000 soldats américains resteront dans le pays à partir de septembre. En outre, le pays fait face à un vide politique qui peut contribuer à de nouvelles violences dans le pays, et ce depuis les élections générales du mois de mars.  Les deux principaux partis n’ont d’ailleurs toujours pas réussi à former de nouveau gouvernement. La crainte de débordements communautaires est maintenant réelle. Par exemple, les Kurdes pourraient revendiquer davantage d’autonomie, par exemple dans la province pétrolifère de Kirkouk, fortement disputée. L’avenir est désormais plus qu’incertain pour la population irakienne…

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