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Rétrospective 2015 : une année de plus pour Al-Assad

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L’année 2015 a marqué une intensification des combats au milieu du chaos syrien, ainsi que le maintien au pouvoir du tant décrié Bachar Al-Assad. Alors que l’Etat Islamique a gagné beaucoup de terrain durant l’année, nous avons également assisté au renforcement de la présence de grandes puissances étrangères.

Al-Assad continue de faire des pieds de à ses ennemis, de plus en plus nombreux
Al-Assad continue de faire des pieds de à ses ennemis, de plus en plus nombreux

Voilà quatre ans que bon nombre de chancelleries occidentales et de pays du Golfe souhaitent unanimement le départ d’Al-Assad, à l’origine d’une guerre civile ravageant la Syrie et qu’il continue à renforcer. Quatre années durant lesquelles ces pays ont tenté de le détrôner par tous les moyens, armant une opposition « modérée » qui, malgré leur soutien indéfectible, était bien trop faible pour représenter une alternative légitime. Quatre années qui ont vu l’émergence d’un nouveau pire ennemi, né sur les cendres d’interventions militaires récentes et attirant également une minorité de jeunes désemparés.

Cette année aura permis de voir qu’il y avait différents degrés dans le Mal. Oui, il y a pire qu’Al-Assad, pire qu’un clan qui avait réussi à maintenir son peuple en paix, par la force, avant que tout n’explose en 2011. Cet Etat islamique, qui a tant étendu son influence jusqu’à mi-2015, s’est peu à peu rapproché du bastion alaouite du rais syrien, bien qu’il ait perdu le contrôle de tout le nord et l’est du pays, ainsi que quelques villes cédées aux rebelles et aux Kurdes.

Mais que serait Al-Assad aujourd’hui sans l’Iran, puis récemment la Russie ? La Russie est venue à sa rescousse fin septembre, pilonnant ses ennemis, en faisant trop peu de distinctions entre les « terroristes » et les dits « modérés ». Les attentats de Paris ont forcé l’Occident à renforcer sa présence en Syrie pour combattre l’Etat islamique. Cyniquement, Al-Assad leur doit beaucoup, puisqu’en cette fin d’année, les territoires perdus par l’EI ont été nombreux, et les forces loyalistes ont ainsi pu reprendre Homs, ville martyr depuis 2011 où tant d’excès ont été commis.

Le sort d’Al-Assad dépendra de l’intervention de l’EI, mais aussi de ses « alliés » russes et iraniens

Par l’action russo-iranienne, voilà à nouveau Al-Assad au centre du jeu. L’accord à l’ONU de décembre, le premier depuis quatre ans, prévoyant un cessez-le-feu dès janvier prochain ainsi qu’un futur gouvernement de transition, en est la preuve. Une majorité de dirigeants étrangers se sont résolus à ne pas faire de son départ une condition sine qua non à la fin de la guerre. L’importance du clanisme, autour de la minorité alaouite, ne peut plus être niée et explique en partie le maintien au pouvoir du dirigeant syrien. De plus, comme l’exemple libyen l’avait montré, vouloir se débarrasser d’un rais sans successeur naturel est un jeu dangereux et n’offre guère de garanties.

2016 marquera les cinq ans d’une guerre ayant ravagé la Syrie. Le cessez-le-feu voulu par l’ONU sera probablement difficile à obtenir tant les factions en guerre voudront en profiter pour regagner leurs territoires perdus. Le salut du régime, ironiquement, passera par la poursuite de la guerre menée contre l’EI. A moins que Russes et Iraniens n’en décident autrement, alors même que leurs divergences sur le terrain commencent à apparaitre.

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