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Sérieux coup de froid sur les relations turco-israéliennes

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« Terrorisme d’Etat » c’est ainsi qu’Ankara a qualifié l’action militaire de l’Etat d’Israël sur la flottille chargée d’aide humanitaire à destination de Gaza.

Une attaque qui aurait fait neuf morts, dont au moins quatre Turcs. Le premier ministre turc, Erdogan, a qualifié mardi l’assaut de « massacre sanglant » et a appelé à ce qu’Israël soit « absolument puni » pour son « opération inhumaine ». M. Erdogan, qui a accusé l’administration israélienne de mener une « politique mensongère » et « insolente », a appelé la communauté internationale à enquêter sur cet incident. De plus Ankara a rappelé son ambassadeur en Israël. Dès lundi, Ankara annonçait l’annulation d’exercices militaires communs avec l’Etat hébreux. Le ministre de l’énergie, Taner Yildiz,a même évoqué à demi-mot la possibilité de remettre en cause le projet de pipe-line Medstream entre les deux pays.

Le chef de la diplomatie Turque Ahmet Davutoglu a ainsi annoncé, lors de sa visite à Washington, qu’Ankara allait suspendre ses efforts de médiation en vue de la relance des négociations israélo-syriennes. Israël, principal allié des Etats-Unis au Proche-Orient, et la Turquie, membre de l’OTAN, sont des alliés de poids de la stratégie américaine dans la région, notamment vis-à-vis de l’Iran. Leur inimitié pourrait geler, voir remettre en cause la stratégie diplomatique régionale américaine. Davutoglu a exprimé les attentes d’Ankara vis-a-vis des Etats-Unis, notamment une condamnation claire de l’opération israélienne qu’il compare à « un 11-Septembre pour la Turquie » : « des citoyens turcs ont été attaqués intentionnellement par un Etat, pas des terroristes, mais sur décision claire des dirigeants de cet Etat. (…) Nous attendons une solidarité totale avec nous. Cela ne doit pas revenir à un choix entre la Turquie et Israël. Cela doit être un choix entre le bien et le mal ».

Dans la presse turque, les éditoriaux condamnaient mardi « l’attaque vicieuse d’Israël » et avertissaient « les dirigeants politiques et militaires israéliens [qui] seront bien désolés de perdre un ami aussi précieux que la Turquie ». L’éditorial du quotidien israélien Haaretz, que reprend le quotidien intellectualiste Radikal, titre même : « Deuxième guerre de Gaza : Israël a perdu en mer ».

Il n’en demeure pas moins qu’Israël et la Turquie entretiennent de bonnes relations économiques et militaires. Les échanges commerciaux entre les deux pays ont dépassé deux milliards d’euros en 2009 et la Turquie continue de se fournir en armement auprès de Jérusalem : dix drones israéliens Heron seront d’ailleurs livrés à la Turquie pour un montant de 150 millions d’euros.

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