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Le PKK, l’épineux problème turc

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Vingt-quatre soldats turques décédés, tel est le bilan d’une des pires attaques du PKK, le Parti des Travailleurs du Kurdistan, réclamant l’existence d’un Kurdistan actuellement partagé entre la Turquie, la Syrie et l’Irak.

Déjà plus trente ans que le mouvement d’Abdulah Ocalan embête les différentes générations de diplomates turques, et à vrai dire sans véritable solution proposée à ce problème par Ankara. Pourtant, les revendications kurdes sont simples : de meilleurs droits et un Etat ! Pourtant, quand on voit, dans l’actualité, les difficultés avec lesquelles le problème palestinien est géré, on se dit que le Kurdistan, aux frontières imprécises et à l’intérêt géopolitique (pour l’instant) mineur pour les grandes puissances n’est pas prêt d’être reconnu dans les forums mondiaux.

Les Kurdes profitent du chaos régnant en Syrie et en Irak pour se renforcer

Le PKK est publiquement classé comme mouvement « terroriste » par les chancelleries occidentales. Mais celui-ci profite, depuis dix ans, de l’abandon du nord-ouest irakien pour construire un certain nombre de bases arrières, mais également pour recruter. Cette année, la situation syrienne lui a également permis de refaire ses marges dans tout le Nord du pays. Autant dire que le PKK devient véritablement une menace quotidienne pour les intérêts turcs, qui hésite à répondre par la manière forte.

Le duo Gul-Erdogan s’inspire de la rhétorique de George W. Bush employée vis-à-vis d’Al-Qaida. Les termes de « vengeance », « mal » y sont couramment cités, laissant croire que toute négociation parait aujourd’hui hautement improbable, au moins du côté turc. Et l’Occident de soutenir encore mollement le régime turc… Il faut dire que depuis quelques mois, les pays occidentaux n’apprécient guère la montée d’influence turque auprès des pays arabes en pleins mouvements populaires, car celle-ci se fait, malgré tout, à leur détriment.

Néanmoins, les membres les moins extrémistes du PKK, leur chef (emprisonné) Ocalan en tête, envisagent de plus en plus le passage à une phase de négociations. Le PKK ne pourra défaire seul la deuxième armée (en nombre) de l’OTAN, et nul doute que l’usage permanent de la force n’est pas vraiment le meilleur moyen pour parvenir à leurs fins (de meilleurs droits pour les quinze millions de Kurdes turcs, voire la création d’un Etat). Ankara a déjà fait des efforts, par le passé, mais essentiellement pour pouvoir profiter, dans un contexte « apaisé », des richesses du sous-sol peuplé majoritairement de Kurdes.

La prochaine étape ? Très probablement l’entrée de plus en plus fréquente et massive des forces turques en Irak pour détruire les camps de repli du PKK. Et certainement peu d’avancées concrètes dans la reconnaissance du mouvement kurde. La diplomatie turque est clairement apssée à la vitesse supérieure…

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