Proche et Moyen-Orient

Quel Noël pour les chrétiens arabes ?

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Après l’euphorie du printemps arabe dans les pays du Proche et du Moyen-Orient, voici venu le temps des lendemains qui déchantent pour les chrétiens arabes. Alors que Noël approche, les réjouissances seront sans doute ternies par l’angoisse face à la montée des partis politiques islamistes.

En Tunisie, au Maroc, en Egypte, en Libye et même en Syrie, les chrétiens arabes ont peur de leur nouvelle liberté. Certains en seraient presque à regretter l’autoritarisme de leurs anciens dirigeants, ou comme en Syrie, à craindre la chute de leur tyran.

Pourquoi cette inquiétude  face à ce que tout le monde nomme une libération, une démocratisation ?

Les chrétiens arabes, minoritaires dans des pays à très forte majorité musulmane, craignent l’avènement de nouveaux régimes islamiques qui viendraient bafouer leurs droits.

L’annonce de l’application de la charia en Lybie par le CNT en octobre dernier n’a fait que confirmer leurs plus sombres pressentiments. En Egypte aussi, la minorité copte se sent menacée. Plusieurs personnes ont déjà été tuées par les autorités lors de manifestations et l’on compte près de 10 000 émigrants  dans la communauté depuis le début des émeutes. Les coptes, qui représentent 10% de la population égyptienne et sont surtout représentés dans les classes défavorisés sont aujourd’hui confrontés à  des difficultés économiques et politiques. Pour certains, la situation n’est tout simplement plus tenable. En Tunisie également, un pays réputé pourtant plus modéré, la victoire du parti islamiste Ennahda a affecté la minorité chrétienne du pays. La charia, comme en Egypte, serait présentée comme « source de loi », une expression qui en effraie plus d’un, tant elle laisse ouvert le champ des possibles.

Les chrétiens arabes ne souhaitent pas le retour des anciens régimes autoritaires. Mais ils craignent que la vague de démocratisation tant attendue depuis le printemps dernier ne laisse la place à une vague d’islamisation qui menacerait leur communauté. Certains rappellent la révolution iranienne : le régime du Shah avait été critiqué, mais la situation des chrétiens n’avait fait qu’empirer avec l’arrivée de l’ayatollah Khomeini.

Alors que les chrétiens arabes, comme ceux du monde entier, se préparent à célébrer Noël, nombre d’entre eux font part de leur inquiétude face à la montée des intégrismes religieux. Un constat d’autant plus amer que les démocraties occidentales, qui ont facilité et encouragé la chute des régimes autoritaires ne semblent pas, selon eux, prendre la mesure de la gravité de leur situation.

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