Entre visite de l’AIEA et incertitudes pétrolières, l’Iran vacille
Quelques semaines après la publication d’un rapport alarmant, une nouvelle inspection de l’AIEA va avoir lieu cette semaine à Téhéran. Et cela même alors que l’Iran ne sait pas absolument pas quoi faire pour vraiment menacer les occidentaux…
A la fin 2011, l’Agence Internationale de l’Energie Atomique s’était montrée préoccupée sur le cas iranien. Depuis, l’Europe et les Etats-Unis ont décidé de sanctions unilatérales face aux doutes posés par ce programme nucléaire. En réponse, l’Iran n’avait eu d’autre choix que de bloquer, un temps, le détroit d’Ormuz, place forte stratégique des exportations pétrolières mondiales.
Néanmoins, le régime semble aujourd’hui bien peu à même d’aller au-delà de ça. Il sait pertinemment qu’un blocage complet du détroit est impossible, car suicidaire. L’Iran pense aujourd’hui à décider de sanctions contre certains pays, comme l’avait fait le roi saoudien Fayçal en 1973. Un projet de loi pourrait être déposé prochainement créant un embargo sur les exportations à destination de l’Europe. Un moyen, semble-t-il, d’éviter toute opposition directe avec le véritable ennemi, les Etats-Unis.
L’AIEA, véritable moyen de pression sur l’Iran ?
Il est fort probable que, une nouvelle fois, les agents de l’AIEA n’aient accès qu’à certaines zones du territoire iranien, laissant toujours planer le doute sur les véritables intentions nucléaires iraniennes. Mais le sujet est délicat. L’Iran pense secrètement que l’AIEA va devenir dans les mois à venir un véritable moyen de pression utilisé par l’Occident pour ramener Téhéran à la raison, ce qui contreviendrait très clairement à la logique de neutralité de l’Agence. Autant dire une instrumentalisation, ce qui ne ferait que reconnaitre l’absence d’influence des gouvernements occidentaux (ainsi que de l’ONU) sur la position iranienne.
Si on en revient au problème lié aux exportations de pétrole, il semble qu’un embargo à destination de l’Europe ne soit pas un réel danger pour nos économies. Le Vieux continent représente un quart des exportations iraniennes, et peut largement compter sur l’augmentation de la production d’autres alliés, comme l’Arabie Saoudite. Le véritable danger demeure toujours l’escalade guerrière, avec Israël au centre du jeu.