La construction du Mur de Berlin (1961)
En 1961, à l’instar de l’Allemagne, la ville de Berlin est divisée en quatre zones d’occupations américaine, britannique, française et soviétique. Berlin-Ouest, sous occupation occidentale, est alors une enclave au sein d’une République Démocratique Allemande (RDA) occupée par l’URSS. Berlin est alors déjà le théâtre d’enjeux géopolitique et stratégique majeurs entre le camp occidental et l’Union soviétique.
En effet, déjà en 1948, Staline avait initié un blocus de Berlin-Ouest, auquel les Américains avaient répondu par la création d’un pont aérien visant à ravitailler la ville, poussant Staline à faire marche arrière. En novembre 1958, c’est par l’ « ultimatum de Khrouchtchev » que l’URSS avait demandé (vainement) le retrait des Occidentaux de Berlin-Ouest. En parallèle, et ce dès 1949, des centaines de milliers d’Allemands émigrent d’Est en Ouest pour échapper aux Soviétiques et au communisme, dont les débuts en RDA sont assez peu brillants. Berlin permet encore facilement de se déplacer d’une zone d’occupation à une autre, contrairement aux zones rurales.
Pour remédier à cette situation, Walter Ulbricht et le gouvernement est-allemand établissent un plan secret de construction d’un mur au sein de la ville : il aboutit à la construction du mur de Berlin, dans la nuit du 12 au 13 août 1961. D’abord sous forme de barbelés, cette séparation est rapidement complétée par un mur de béton et de briques de 155km qui encercle tout Berlin-Ouest. Erich Honecker, homme politique de la RDA, définit alors ce mur comme « un mur de protection antifasciste ». Si des postes de contrôles sont créés dans la ville (comme le célèbre Checkpoint Charlie par exemple), le caractère très strict des contrôles empêchaient tout réel trafic entre les zones occidentales et soviétiques. Et si des passages secrets permettant de passer d’une zone à l’autre sont établis en plusieurs points, les soldats est-allemands postés aux frontières ont quant à eux l’ordre d’abattre toute personne cherchant à rejoindre illégalement la zone Ouest.
A l’Ouest, sous l’impulsion du maire Willy Brandt, les protestations à l’égard de ce mur, qui divise alors des familles entières et empêche tout déplacement de population entre zones soviétique et occidentale, se multiplient. Très rapidement, ce « Mur de la honte » comme il est désigné en Occident, devient un symbole de la guerre froide. Ainsi, John F. Kennedy n’hésite pas à se rendre lui-même à Berlin en 1963, déclarant ces célèbres paroles en guise de solidarité : « Ich bin ein Berliner » (« Je suis un Berlinois »).
La chute de ce mur, elle, n’intervient que peu avant la chute de l’URSS elle-même, en 1989 : elle permettra à l’Allemagne d’engager sa réunification, effective le 3 octobre 1990.