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Le Groupe de Višegrad

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Les présidents des pays membres du Groupe de Visegrad en 2011
Les présidents des pays membres du Groupe de Visegrad en 2011

Le 15 févier 1991, la Tchécoslovaquie, la Pologne et la Hongrie se sont regroupées au sein du Triangle de Visegrad, puis Groupe de Višegrad (V4), en vue de renforcer leur intégration aux structures euro-atlantiques et de s’émanciper de Moscou. Le nom du groupe tire son origine de la signature d’une alliance en 1335 entre les rois de Pologne, Bohême et Hongrie dans la ville de Višegrad (Hongrie). Relançant cette coopération centre-européenne, les pays du V4 ont adopté un traité de coopération en 1991 et signé un accord créant une zone de libre-échange en décembre 1992. Le V4 a de même contribué au démantèlement du Traité de Varsovie et à la suppression du COMECON. Chaque pays accède à la présidence pour un an et élabore un plan d’action. Le groupe fonctionne par la tenue de sommets annuels et sectoriels.

A partir de 1993 avec l’arrivée de la Slovaquie, cette dynamique ralentit. Moins avancée dans sa transition démocratique et sous la conduite d’un régime autoritaire, elle fut mise à l’écart par les pays occidentaux et du V4. Ces derniers ont à la même période entamé en compétition pour s’assurer les faveurs de l’UE. En 1997, le V4 a néanmoins pris conscience de l’improductivité de ces divisions et la concertation a repris. Suite à leur adhésion à l’OTAN en 1999, la Hongrie, la Pologne et la République Tchèque ont parrainé l’entrée de la Slovaquie, et ont davantage coordonné leurs stratégies d’entrée dans l’UE. En 2000, le fonds de Višegrad est créé afin d’élargir leur champ de coopération. Basé à Brastislava et doté de 3 millions d’euros, ce fonds finance des projets d’ONG en matière de culture, de science et d’éducation.

Le V4 a contribué à façonner une vision politique commune, notamment par la coordination en amont de certains conseils européens sur les questions économiques, climatiques et institutionnelles. Malgré les dissensions internes, notamment sur les perspectives d’adhésion des pays voisins ou sur la question des minorités, le groupe joue un rôle structurant. Les pays du V4 ont ainsi favorisé l’adoption d’une position commune pour l’intégration à l’espace Schengen et la mise en place du partenariat oriental de l’UE.

Depuis 2004, la question de sa pertinence se pose. Les objectifs d’adhésion ont été remplis et les pays du V4 sont en outre membres de l’OMC, du Conseil de l’Europe et de l’OCDE, marquant leur intégration complète au camp occidental. Aujourd’hui, le V4 semble réorienter ses objectifs. La création d’un battle group à l’horizon de 2016 dans le cadre de la politique de sécurité et défense commune de l’UE a été annoncée en mars 2013. De même, un projet de marché commun du gaz du groupe de Višegrad permettant de diversifier les sources et moyens de transport d’énergie a été lancé et une feuille de route pourrait être signée d’ici la fin de l’année 2013. Ces deux perspectives rappellent la pertinence du groupe : le V4 tend à se positionner comme une structure subrégionale essentielle à l’approfondissement de l’UE.

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