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La Russie de la Première Guerre mondiale à la Révolution d’Octobre (1914 – 1917)

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En 1917, les bolcheviks prennent le pouvoir en Russie ce qui destine le pays à devenir le premier Etat communiste de l’histoire. Si le régime tsariste est déjà passablement critiqué avant même la Première Guerre mondiale, il n’en demeure pas moins que ce conflit aura durci le sentiment de rejet du peuple russe à son égard et provoqué sa chute anticipée. Pour cette raison, Lénine s’exprimait d’ailleurs en ces termes dès 1914 : « la guerre est le plus beau cadeau fait à la révolution ».

Lénine, figure de la Révolution bolchévique
Lénine, figure de la Révolution bolchévique

En 1914, la Russie est l’alliée de la France et de la Serbie. Une forme d’union sacrée se forme et Nicolas II espère alors pouvoir fédérer son peuple et regagner en popularité. Pourtant, l’Empire russe subit de nombreuses défaites face aux ennemis allemands et austro-hongrois. La Pologne puis les territoires baltes sont rapidement envahis. L’armée du tsar, qui manque d’équipements, est dépassée dès le printemps 1915. Les offensives vaines se multiplient et génèrent un pessimisme grandissant à l’origine de milliers de cas de désertions. En outre, la Russie doit par la suite faire face au Sud à l’Empire ottoman, tandis que la Mer baltique est le théâtre d’affrontements qui coupent la Russie de ses alliés. L’agriculture soufre d’un manque de main d’œuvre, beaucoup de paysans étant réquisitionnés pour la guerre : il en découle la mise en place d’un système de rationnement. Au total, c’est toute l’économie russe qui pâtit des effets de la guerre. Le mécontentement dans le pays se fait de plus en plus menaçant, notamment par le moyen de grèves très dures.

En mars 1917, des mouvements sociaux apparaissent à Pétrograd (nom de l’époque de Saint-Pétersbourg), réclamant la fin de la guerre et du régime autocratique des tsars. Alors que le tsar Nicolas II souhaite mater ce trouble public, des mutineries éclatent et les soldats se rangent du côté des insurgés : c’est la Révolution de Février. Dans un premier temps, les insurgés forment un gouvernement provisoire dirigé par le prince Lvov (un partisan de la démocratie constitutionnelle qui est entouré de socialistes et de libéraux) qui décide de poursuivre la guerre. En avril, Lénine, aidé par l’Allemagne, revient d’exil et réalise une série de discours : les « thèses d’avril ». Il réclame la paix et le soulèvement du prolétariat partout dans le monde. Un peu partout dans le pays se créent des « soviets » que les bolcheviks prennent peu à peu en main. Le Soviet de Pétrograd, en particulier, gagne en influence et concurrence de plus en plus le gouvernement provisoire. Trotski, également de retour d’exil suite à la Révolution de Février, en prend la tête au cours du mois de septembre.

En juillet, les bolcheviks, opposés au pouvoir en place, tente de renverser le gouvernement de Kerenski, un membre du parti socialiste-révolutionnaire qui a entre-temps remplacé Gueorgui Lvov, mais échouent et doivent faire marche arrière. En septembre, c’est au tour du Général Kornilov de tenter un coup d’Etat, mais les bolcheviks l’en empêchent et commencent ainsi à gagner en popularité, alors que Kerenski est affaibli. Ce dernier est d’autant plus critiqué que la poursuite de la guerre est mal vécue par une part importante de la population. Pour ces raisons, les bolcheviks peuvent enfin s’emparer du pouvoir par un coup de force, s’emparant du Palais d’Hiver sans la moindre résistance : c’est la Révolution d’Octobre. Dès le lendemain, Lénine et les bolcheviks forment un nouveau gouvernement, également provisoire. Ainsi nait le premier Etat communiste de l’histoire.

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