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Le modèle économique stalinien ou « l’industrialisation à toute vapeur »

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Joseph Staline, ou le « petit père des peuple », ou « le plus grand stratège de tous les temps », ou encore « le soleil de l’humanité »

Si Lénine, par la NEP, avait instauré (avec un relatif succès) un système économique qui laissait une place à l’initiative individuelle, Staline, lui, va s’empresser de procéder à une étatisation complète de l’économie. Cette étatisation généralisée est particulièrement intense pour l’industrie, priorité absolue du nouveau dirigeant de l’URSS. Deux méthodes sont retenues : la nationalisation pure et simple ou l’asphyxie (on prive l’entreprise visée de commande, d’approvisionnement, d’accès au crédit…). A partir de là, toute la production est gérée à Moscou par une bureaucratie pléthorique et bien loin des réalités de terrain: des ministères crées ad hoc se répartissent la direction des différentes branches de l’économie (acier, charbon, transports, etc.).

Toute l’industrie ainsi organisée tend vers un seul but : atteindre ou dépasser les objectifs du plan quinquennal, sous peine d’être accusé de sabotage. Le plan est élaboré par une administration spécifique, le Gosplan, sous contrôle direct de Staline et de son entourage. Ses objectifs sont absolument démesurés : à titre d’exemple, le premier plan, approuvé en avril 1929, prévoyait un triplement de la production industrielle de l’URSS en 5 ans. L’accomplissement de ces objectifs c’est ainsi fait au détriment de la qualité des produits (aciers fragiles, véhicules inutilisables etc.). Pour ce faire, il repose sur le sacrifice des industries de consommation au profit de l’industrie « lourde » (charbon, acier, rail, armement, ciment…). On privilégie une croissance extensive, fondée sur l’ouverture de nouvelles usines, l’exploitation de nouveaux gisements, au détriment d’une amélioration de la productivité et de l’efficacité des structures déjà existantes. C’est ainsi que vont se développer (souvent grâce à l’aide forcée des prisonniers du goulag) de nouvelles régions industrielles, comme l’Oural ou la Sibérie occidentale ainsi que des « villes nouvelles », comme Komsomolsk, dans l’extrême orient soviétique, fondée en 1932 par les jeunesses communistes (les Komsomol).

Analyser les résultats de la politique d’industrialisation stalinienne est difficile. En effet, les statistiques officielles, si elles font état d’un succès grandiose, sont sujettes à caution. Selon le parti, la production d’acier aurait été multipliée par quatre entre 1928 et 1940, la production électrique par cinq ! Le fait est que, si ces chiffres sont à prendre avec précaution, ils transcrivent bel et bien une réalité. Les progrès industriels de la Russie soviétique sur cette période sont de fait colossaux, et certaines réalisations (comme l’achèvement du Dnieprostroï, le plus grand barrage hydroélectrique du monde, en 1932) peuvent en témoigner. Notons tout de même que la plupart des « grandes œuvres » de la Russie stalinienne sont soit des copies de monuments étrangers, soit réalisées avec l’aide de spécialistes étrangers.

Staline n’avait pas pour objectif la croissance économique ou le bien être des classes laborieuses quand il a conçu son système économique. Il voulait faire en sorte que l’URSS soit autosuffisante et dotée d’un appareil industriel assez solide pour supporter une guerre inévitable. A ce titre, on peut dire qu’il a en grande partie réussi.

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