1949 : la création de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord
Créée en 1949 à l’initiative des Etats-Unis, à la suite du blocus de Berlin de 1948, l’OTAN réunit depuis soixante ans la majorité des pays occidentaux, tant américains qu’européens. Il compte aujourd’hui vingt-huit membres. Il pallie au départ deux manques : celui de l’ONU, car l’organisation est à l’époque embryonnaire et pas encore apte à défendre la paix en Europe ; celui d’une organisation défensive des pays d’Europe de l’Ouest (seul le traité de Dunkerque réunit à cette époque France et Royaume-Uni). Or, le temps presse, car l’URSS a déjà commence la satellisation de bon nombre de ses voisins, et a déjà refusé le Plan Marshall.
Le traité de l’Atlantique Nord comporte 14 articles, mais un seul doit retenir l’attention, le cinquième. Il précise qu’« une attaque armée contre l’un ou plusieurs [des membres] survenant en Europe ou en Amérique du Nord sera considérée comme une attaque dirigée contre toutes les parties. Si une telle attaque se produit, chacune d’elles assistera les parties ainsi attaquées en prenant aussitôt, individuellement et en accord avec les autres parties, telle action qu’elle jugera nécessaire, y compris l’emploi de la force armée, pour rétablir et assurer la sécurité dans la région de l’Atlantique Nord ». Voilà qui est clair : tout Etat membre s’arroge le droit d’intervenir si un pays membre est menacé par quelque puissance, en usant de la force s’il le faut. Autant dire que l’OTAN remplace l’ONU dans ces cas là ! De plus, le Conseil de l’Atlantique Nord, composé de représentants permanents des pays membres constitue l’organe de décision de l’OTAN. Il a surtout été dirigé par des Européens (l’actuel étant M. Rasmussen).
Mais historiquement, son poids a fortement décru. On peut même dire que la disparition du bloc soviétique a rendu l’OTAN presque inutile ! Alors que pendant les années 1950, l’OTAN s’élargit (Turquie, Grèce) et parait assurer la sécurité en Europe, les années 1960 marquent une rupture, avec la méfiance généralisée des européens, notamment de la France, vis-à-vis de ce bras armé des Etats-Unis. Le départ de la France en 1966 et la défaite américaine au Vietnam ne font qu’accentuer le doute. Néanmoins c’est l’OTAN qui décidera de l’implantation des euromissiles aux frontières des deux blocs dès 1983. La chute du bloc socialiste entraine un rapprochement avec les ex démocraties populaires (au sein du COCONA, le Conseil de Coopération Nord-Atlantique depuis 1991).
Mais aujourd’hui, l’OTAN en est réduit à des opérations mineures (mis à part le bombardement de Belgrade et la guerre au Kosovo en 1999), quand il n’est pas purement et simplement instrumentalisé par l’unilatéralisme américain (les années Bush). Désormais, alors qu’il n’avait jusqu’alors qu’une fonction de défense et de garantie de sécurité collective, l’OTAN est désormais chargé de gérer les conflits en Europe et de promouvoir des relations de partenariat entre Europe et Amérique. Seuls les PECO (Pays d’Europe Centrale et Orientale) paraissent encore trouver de l’attractivité dans cette organisation, de même que la France, qui a réintégré le commandement armé de l’OTAN en 2009.