Une histoire du terrorisme : l’internationalisation du terrorisme (3/3)
Dans les années 70, le terrorisme prend une tournure plus idéologique, sur la base du conflit israélo-palestinien. Des liens particuliers se créent entre certaines inspirations politiques (plus particulièrement les mouvances extrémistes de droite comme de gauche) et des groupuscules violents. C’est le cas, par exemple, des « Brigades rouges » en Italie ou « Action directe » en France.
Néanmoins, à l’image du célèbre terroriste vénézuélien « Carlos » qui a longtemps lutté au nom du communisme avant de se convertir sur le tard à l’islam radical, le terrorisme se focalise progressivement sur l’aspect religieux des conflits, notamment au Moyen-Orient. Il se vide peu à peu de son contenu idéologique. Ainsi, les FARC (Forces Armées Révolutionnaires de Colombie) se sont peu à peu transformées en groupe mafieux, bien loin du mouvement idéaliste marxiste-léniniste des débuts. A l’inverse, le mouvement djihadiste prend petit à petit de l’ampleur. Des personnalités s’imposent à la tête de ces groupements. Al-Qaida est un exemple parlant, illustrant l’internationalisation et la personnalisation de ces mouvements terroristes. Fondé par le saoudien Oussama Ben Laden et l’égyptien Ayman Al-Zaouahiri, le mouvement s’inscrit dans un djihad global, référence idéologique et religieuse en la matière, en s’appuyant sur ses cinq branches régionales (AQSI, AQPA, AQMI, Al-Chabad, Al-Nosra).
Les dernières évolutions du terrorisme semblent montrer une division des différents mouvements à tous les niveaux. On peut notamment le voir à travers la scission entre Al-Qaida et Daech en juin dernier, mais aussi l’apparition d’attaques perpétrées par des individus isolés. L’objectif reste toujours le même : la chute du monde occidental. Toutefois, les moyens changent petit à petit. La technique consiste à convertir et entrainer au djihad des occidentaux déçus, tout en leur laissant une grande marge de manœuvre dans la forme de l’action terroriste. Cette auto-radicalisation est grandement favorisée par internet (Mohamed Merah, attentats du 7 janvier…).
Mais, la division est aussi la force du terrorisme. Il n’existe aucun consensus international sur la définition du terme « terrorisme ». Pourtant, les années 2000 ont marqué le début d’une grande lutte des pays occidentaux contre le fléau du terrorisme. Contre quoi se battre lorsqu’on ne sait même pas définir l’ennemi ? Faute de mieux, Kofi Annan, secrétaire général de l’ONU, déclarait en 2005 que « les terroristes sont reconnaissables à leurs actions ». Il semble que le terrorisme se comprend plutôt à partir d’un ensemble d’éléments factuels plus qu’à travers un concept précis. Par ailleurs, le nombre d’attentats au cours des dernières années est en nette augmentation ce qui témoigne de l’instabilité de nombreuses régions du monde.