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L’insurrection irakienne et l’avenir pétrolier du pays

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Au fur et à mesure de la progression vers le sud de l’Etat Islamique en Irak et au Levant (EIIL), les champs pétrolifères irakiens, majoritairement situés au sud de la capitale Bagdad (en territoire chiite), pourraient être menacés. Avec de potentielles conséquences pour le renouveau de l’industrie pétrolière locale.

Pour l’instant, le pétrole irakien n’est pas menacé par les prémices de cette guerre civile. La majorité de la production est située loin des combats et, tant que ni Bagdad ni Bassora ne sont prises, l’organisation de cette production et son exportation n’est pas bouleversée. Les champs opérés au Kurdistan sont également protégés. Seul un grand pipeline traversant la partie sunnite du pays est à l’arrêt depuis plusieurs mois maintenant. La réalité de la situation est mesurée par les cours mondiaux, pratiquement inchangés depuis l’avancée critique des insurgés, preuve s’il en est que l’EIIL demeure une menace hypothétique pour la bonne marche du pétrole irakien.

La production irakienne était en plein renouveau après des années de chaos politique. Le pays venait de retrouver sa place dans le top 10 mondial des producteurs (7ème en 2013). Néanmoins, l’attrait de l’Irak pour les compagnies internationales est loin d’atteindre celui existant durant le règne de S. Hussein. Le nouveau gouvernement offre en effet beaucoup moins de garanties qu’auparavant, avec des quotes-parts gouvernementales et des royalties plus élevées que dans le reste de la région. Au final, pour bon nombre de majors, il demeurait trop risqué d’investir massivement en Irak, ce que la situation actuelle ne va guère faire évoluer

Une géopolitique régionale du pétrole bouleversée ?

Les risques importants liés à l’exploitation du pétrole irakien devraient faire un grand vainqueur : l’Iran. Dans plusieurs de nos articles, nous avons insisté sur le fait que l’Iran devrait avoir une marge de manœuvre plus ouverte lors des futures négociations sur son nucléaire. Concernant son industrie pétrolière, il y a fort à parier que la diminution des sanctions devrait permettre l’arrivée d’investissements étrangers palliant d’ici la fin de la décennie des infrastructures vieillissantes. Cela ne pourra que renforcer l’inquiétude des Saoudiens, souhaitant d’ores et déjà le départ des dirigeants irakiens actuels et craignant plus que tout un accord à l’amiable concernant le nucléaire iranien.

Néanmoins, l’Arabie Saoudite, « swing producer » depuis des décennies, pourrait prendre tout le monde à son propre jeu en faisant baisser les prix du brut, notamment en accroissant sa production locale. L’effet serait immédiat, notamment sur l’Iran, dont les revenus générés par les ventes de brut pourraient stagner (malgré la hausse de production) voire baisser. Alors oui, c’est l’Iran qui a une grande carte à jouer dans le développement de l’insurrection en Irak. Mais c’est bien l’Arabie Saoudite qui, à plus long terme, pourrait abattre son joker et remporter la mise.

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