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Changement climatique : quoi de neuf ?

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Le Secrétaire Général des Nations Unies, Ban Ki-Moon lors du sommet des Nations Unies sur le climat de septembre 2014.
Le Secrétaire Général des Nations Unies, Ban Ki-Moon lors du sommet des Nations Unies sur le climat de septembre 2014.

Le Sommet sur le Climat des Nations Unies s’est achevé mardi 23 septembre à New York. Organisé à l’initiative du Secrétaire Général des Nations Unies afin de permettre une concertation en amont de la conférence  sur le Climat qui se tiendra à Paris 2015, cet événement a réuni de façon inédite 120 chefs d’Etat et de gouvernement et plus de 200 dirigeants d’entreprises et de nombreuses ONG. L’idée était ainsi de confronter acteurs économiques, politiques et de la société civile aux réalités du changement climatique afin de créer une dynamique plaçant le climat comme prioritaire dans leurs agendas respectifs. L’accélération des catastrophes naturelles et le niveau record d’émission de CO2 atteint en 2013 (35,1 milliards de tonnes et une progression de 29% sur les dix dernières années) justifient l’importance d’une telle mobilisation.

Le but était notamment d’éviter que l’échec de la conférence de Copenhague, dont l’objectif de parvenir à un accord contraignant à l’échelle mondiale concernant les émissions de CO2 n’a pas été atteint. L’inclusion très en amont des chefs d’Etats mais aussi d’autres acteurs vise à limiter la reproduction d’un tel scénario.

Les gouvernements et investisseurs se sont engagés lors de ce sommet à lever plus de 200 milliards de dollars d’ici la fin 2015 afin de financer la lutte contre le changement climatique. Des « obligations vertes » émises par les banques commerciales contribueront à hauteur de 30 milliards de dollars à cet effort tandis qu’un consortium de banque de développement fournira 100 milliards de dollars. La France, pays hôte de la prochaine convention cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques, s’est quant à elle engagée à contribuer à hauteur d’un milliard de dollars au Fonds Vert pour le Climat. Créé en 2009 afin d’aider les pays en développement à s’adapter aux impacts du changement climatique , il n’a à ce jour récolté que 2,3 milliards de dollars sur les 10 milliards prévus d’ici la fin 2014. A côté des aspects financiers, des « larges coalitions » regroupant Etats, villes, entreprises et ONG vont être créées autour de domaines d’action considérés comme essentiel pour la lutte contre le changement climatique.

De nouveaux engagements, d’anciens problèmes

Si ces engagements financiers et les évolutions des modalités de gouvernance laissent espérer un meilleur contexte pour les négociations à venir, de nombreux obstacles persistent. Les principaux pollueurs n’ont pas assisté à cette rencontre : les dirigeants chinois (1er pays émetteur de dioxyde de carbone depuis 2008), indien (3ème émetteur), russe (4ème émetteur) et japonais (5ème émetteur) étaient absents, ou représentés par des hauts fonctionnaires, illustrant leur distance vis-à-vis de ce nouvel impératif. Tant que ces pays ne seront pas investis dans la lutte contre le changement climatique, tout accord international serait peu efficace. L’enjeu est de taille : il est estimé qu’il serait nécessaire de « décarboner » les économies de près de 80% afin de limiter à deux degrés l’augmentation de la température d’ici 2050.

L’enjeu est ainsi de plus en plus géopolitique. Si certains pays émergents et en développement paraissent engagés (lancement d’un marché carbone national en 2015 en Corée du Sud ou encore moratoire sur le pétrole au Costa Rica afin d’être neutre en matière d’émission de carbone à partir de 2021), la fracture demeure entre pays en développement et vulnérables percevant cette lutte comme éloignée de leurs priorités et pays développés tenant un discours de plus en plus alarmiste. Entre les deux, le rôle des émergents, et notamment des BRICS, parait décisif.

 

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