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Le nouveau choc pétrolier comme retardateur de la reprise économique mondiale

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L’interview de la directrice du Fonds Monétaire International, Christine Lagarde, donnée à Pékin aujourd’hui, symbolise bien les craintes actuelles : la timide sortie de la crise économique connue en Occident depuis trois ans est retardée du fait des incertitudes pétrolières.

Depuis quelques semaines, il y a comme un blackout dans l’actualité économique, notamment européenne. Comme si la Grèce était subitement sortie de ses graves méandres économiques. Comme si la crise n’était qu’un vieux souvenir. Or, comme souvent, il faut se méfier profondément d’un certain nombre de risques latents. Et il est fort probable que 2012 puisse être l’année d’un nouveau choc pétrolier, peut-être comparable à celui de 1973 ou de 2008. Le prix du baril a retrouvé ses niveaux d’avant crise économique, ce qui oblige en ce moment les Etats-Unis à étudier la possibilité de puiser dans leurs stocks stratégiques, afin d’apaiser les tensions. Cependant,  la réponse est bien ailleurs.

La résolution de la crise iranienne au cœur de l’avenir énergétique des prochains mois

Le Moyen-Orient tient (une nouvelle fois) les clés de l’apaisement des tensions. Les stocks pétroliers de l’OCDE sont inférieurs à ceux enregistrés à la même époque, durant les Révolutions arabes. Les capacités de production saoudiennes sont, elles, descendues en deçà du niveau critique de 2 millions de barils/jour. Au global, la multitude de perturbations dans la production fait monter les prix. Et ce alors que la plupart des économies mondiales en crise (principalement occidentales, les mêmes qui dépendent  ardemment depuis soixante ans du pétrole qu’elles ne produisent pas) voient d’un très mauvais œil de telles hausses.

De plus, les crises actuelles dans des pays producteurs (ou voisins de grands producteurs), comme au Soudan, Yémen et bien évidemment en Syrie renforcent ce sentiment. Il est également évident que la bulle immobilière chinoise, prête à exploser (les prix de l’immobilier commencent à chuter là-bas), et les craintes sur les perspectives de certains pays émergents montrent bien que l’issue mondiale est loin d’être proche.

Sur le front pétrolier, il ne fait pas de doute que c’est l’avenir de la crise iranienne qui aura le plus grand impact sur les cours du brut. Un flou entier demeure autour d’une possible attaque contre les installations iraniennes. Elle reste peu probable à ce jour, notamment par la proximité des élections présidentielles américaines, et par l’incertitude entourant l’avenir de la Syrie (la chute d’El-Assad pourrait faire frémir son grand allié iranien). Bref, quand l’incertitude règne économiquement et géopolitiquement, les conséquences directes sur les cours du pétrole se font directement sentir…

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