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Qu’est-ce que le nationalisme ?

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Courant de pensée fondé sur la sauvegarde des intérêts nationaux et l’exaltation de certaines valeurs nationales.

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En Ukraine, ce sont des milliers de partisans du parti nationaliste Svoboda qui se sont joints aux manifestants pro-européens de la place Maïdan, épicentre de la révolte ukrainienne

Historiquement, le terme « nationalisme » apparaît en Europe au 18ème siècle, signifiant à l’époque « le sentiment d’appartenance à la communauté nationale ». Le courant nationaliste naît et se développe à gauche, germant petit à petit dans l’esprit des révolutions des 18ème et 19ème siècles (révolutions américaine et française par exemple). A la fin du 19ème siècle néanmoins, le nationalisme évolue vers la droite. En France, c’est principalement la désillusion liée à la défaite de la guerre de 1870 qui motive ce tournant du nationalisme.

Au début du 20ème siècle, le nationalisme prend une tournure résolument politique en Europe et aux Etats-Unis : « L’Europe en chemises » voit se développer mouvements patriotiques et fascistes qui prennent dans certains cas le pouvoir tandis que les Etats-Unis ou l’URSS voient se développer un culte de la personnalité autour du président Roosevelt (qui contribue à renforcer le pouvoir de l’exécutif) et du camarade Staline (« le petit père des peuples »). Le nationalisme sert également dans certains cas des appétits de conquête, comme c’est le cas du Japon qui envahit en 1930 la Mandchourie.

Le nationalisme aujourd’hui : du réflexe identitaire à la négation du nouvel ordre mondial :

La généralisation de l’application de principes économiques libéraux au cours du 20ème siècle, qui a favorisé l’expansion du concept de mondialisation, a beaucoup remis en question la notion d’Etat-Nation. Dans ce contexte, le nationalisme a lui aussi été confronté à une crise identitaire. Tenu pour responsable de certains conflits majeurs du 20ème siècle, il souffre aujourd’hui d’une mauvaise image. Plus encore, on observe beaucoup d’amalgames et de confusions autour du nationalisme, tantôt assimilé au patriotisme et aux mouvements indépendantistes, tantôt au colonialisme voire au fascisme.

Mais l’essence même du nationalisme n’a pas disparu, comme nous le montre l’actualité récente. La montée en puissance du parti nationaliste d’extrême-droite Aube Dorée en Grèce ou, plus récemment, la volonté marquée ces dernières semaines de milliers d’ukrainiens de sortir leur pays d’une situation trop instable, montrent que le nationalisme reste encore très influent aujourd’hui. Le nationalisme explique la décolonisation, l’éclatement de l’Union Soviétique en 1991 ou encore les velléités iraniennes en matière de nucléaire militaire. S’appuyant sur la fierté commune à tout un chacun d’appartenir à un groupe d’individus vivant sur le même territoire,  le nationalisme fédère toutes les franges de la population, toutes les classes sociales.

Les mouvements nationalistes vont ainsi parfois beaucoup plus loin que la simple revendication identitaire d’une minorité séparatiste. En Europe, les partis d’extrême-droite nationalistes montrent une étonnante capacité à s’organiser en réseaux, à communiquer entre eux pour renforcer leur influence. La cause nationaliste s’efface pour laisser place à la contestation plus ou moins vague de la société capitaliste, des effets pervers de la mondialisation ou encore de la dynamique européenne.

Il semble donc que l’idéologie nationaliste fasse encore écho dans le monde actuel. Bien loin de disparaître dans le processus d’effacement des frontières lié à la mondialisation, le nationalisme constitue en fait pour beaucoup, la solution miracle de ces temps de crises.

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