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Que sont les Opérations de maintien de la paix? (OMP)

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Avec près de 70 interventions en 50 ans et une présence actuelle dans de nombreuses zones de conflits, les OMP semblent au centre des préoccupations de l'ONU.
Avec près de 70 interventions en 50 ans et une présence actuelle dans de nombreuses zones de conflits, les OMP semblent au centre des préoccupations de l’ONU.

La première opération de maintien de la paix (OMP) a été créée en 1956 par l’Assemblée Générale des Nations Unies (résolution 998). Soixante années plus tard les OMP laissent un bilan en demi-teinte. Leur réputation oscille de la gloire (en 1988 lorsque les casques bleus recevaient le Prix Nobel de la Paix) au scepticisme : cet été, le Secrétaire général des Nations Unies a ouvert une enquête sur la MINUAD. Quelle est leur place sur l’échiquier international?

Depuis 1956, soixante-dix OMP ont été mises en œuvre avec une phase d’accélération depuis 1988.

Les opérations de première génération étaient essentiellement des missions d’observations et de déploiement de forces d’interposition (ex: ONUST en Palestine – FINUL au Liban) pour geler des conflits. Aujourd’hui, des missions de consolidation de la paix (organisation d’élections, désarmement, assistance humanitaire) les complètent comme à Haïti en 1993 ou plus récemment au Soudan du Sud en 2011. Enfin, les OMP dites de « troisième génération » incluent le recours à la force sur la base du Chapitre VII (ex: Côte d’Ivoire, 2004; Sierra Léone et RDC en 1999) mais restent d’un usage rare.

La mise en œuvre d’une OMP présuppose l’échec constaté des autres moyens d’actions des parties concernées, du Conseil de Sécurité et de l’Assemblée Générale. Ainsi si les deux parties n’arrivent pas d’un commun accord à mettre fin au conflit et que les démarches de conciliation du Conseil de sécurité sont infructueuses, l’ONU peut mettre en œuvre une OMP.

Les deux défis des OMP sont juridiques et financiers.

D’une part, les OMP sont relativement efficaces au regard des moyens qu’on leur apporte. Elles ne représentent que 0,5% de la dépense militaire mondiale (8,5 milliards de dollars). Elles mobilisent peu d’hommes, malgré un record atteint en 2013 : aujourd’hui, elles sont composées de 100.000 hommes sur 16 opérations. La majorité de ces hommes ne viennent pas des occidentaux (5%), ces derniers préférant placer leurs troupes sous commandement des forces multinationales (OTAN). Or ces pays financent près de 80% des moyens, et contrôlent donc les OMP : le risque est donc de voir se mettre en place des OMP de peu d’intérêts pour ces pays dans des régions peu stratégiques.

D’autre part, les OMP demeurent un palliatif au manque d’un dispositif d’action collective, pourtant prévu à l’article 42 de la Charte. De plus, étant donné qu’elles peuvent être avalisées par l’AG de l’ONU, elles sont plus flexibles et permettent aux Etats de moindre envergure d’attirer l’attention de la communauté internationale sur la mise en péril de la paix de leurs régions. Bien sûr, dans les faits, l’Assemblée Général n’a créé que deux OMP mais elle garde la possibilité de le faire, ce qui incite le CS à s’entendre. Qu’en est-il aujourd’hui à l’heure du retour des vetos ? Les négociations à ce titre porteront, très probablement, avant tout sur les moyens financiers des OMP pour faire de cet instrument géopolitique la véritable force armée de l’ONU.

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