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L’indépendance du Soudan du Sud : 1955-2011

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Le Sud-Soudan, une question épineuse

En 1955, le Soudan était une colonie unique : elle était administrée par deux pays, l’Angleterre et l’Egypte. Pays à l’histoire millénaire, le Soudan réclama, comme de nombreuses colonies britanniques, son indépendance. Malgré l’emplacement stratégique du Soudan pour le Moyen Orient et la corne de l’Afrique, le Royaume-Uni accepta. Les anglais avaient promis aux parties prenantes la création d’un Etat fédéral avec des régions très autonomes pour ne pas aviver les tensions ethniques, tribales entre le Nord musulman et le Sud chrétien et animiste. Ils avaient promis de conserver la carte contemporaine du Soudan, 6 états musulmans au Nord, 2 états chrétiens-animistes au Sud. Mais ils reviennent sur leur promesse et forme un Etat centralisé au nord, à Khartoum.

Des généraux du Sud se lèvent contre cette injustice dès 1955 derrière leur leader John Garang et se battent pour l’autnomie. En 1969, en réponse aux faiblesses du gouvernement du Nord amputé d’une partie de ses richesses minières du Sud, le colonel Gaafar al-Nimeiry prend le pouvoir par un coup d’Etat. Pour asseoir son pouvoir, il accorde l’autonomie au Sud en 1972. Cette paix ne fut qu’un mirage car ce musulman du nord Soudan rêve d’ordre et trouvera plus tard en Khomeiny un exemple de réussite. Dès lors, une idée s’impose dans son esprit: imposer la charia, le droit musulman à la totalité du pays, Nord et Sud réunis. C’est chose faite en 1983. Indigné par ces réformes, John Garang refonde une armée (la SPLA) et se bat, lutte pour l’indépendance. Le gouvernement de Khartoum durcit la lutte en asséchant les marais où se trouvent les milices du Sud par le vaste projet anglais du canal de Jonglei. Les morts se multiplient dans cette guerre civile sanglante qui paralyse le pays. Les pénuries d’essence, de pain engendrent des famines qui enveniment une situation déjà chancelante. Ces difficultés font chuter Nimeiry en 1985 et donne naissance à un gouvernement civil dirigé par le général Souwar ad-Dawab. La stabilité était trop fragile. Ce régime chute également et Omar El Bechir, un général encore plus intégriste que Nimeiry, arrive à Khartoum avec la ferme volonté de mettre fin à ce conflit en 1989.

Il veut réimposer la loi musulmane, mais cette fois-ci avec des sanctions très sévères pour les plus récalcitrants comme l’amputation ou la lapidation.

De 1989 à 2005, ce fut une guerre civile sanglante qui ne trouvât son épilogue qu’en 2005, bien que nous ne sussions réellement pourquoi à l’époque. En réalité, le Soudan d’El Bechir s’engagea, parallèlement à son engagement au Sud, dans une lutte au Darfour, à l’Ouest du pays. Les dépenses militaires augmentaient, explosaient alors que les recettes diminuaient du fait des tensions internes, bien sûr, mais aussi à cause des sanctions économiques américaines.

El Bechir dût faire un choix, et il choisit la paix au Sud. Un référendum pour l’autodétermination fut organisé en janvier 2011 : 99.57% des soudanais du Sud se prononcèrent pour l’indépendance. Ce fut un immense « oui », des larmes de joie après un demi-siècle de luttes acharnées. Mais quelle douleur ! 2 millions de morts, 4 millions de déplacés.

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