Tiers-Monde et émergents

L’économie indienne de 1950 à nos jours (1/2)

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Ayant acquis son indépendance de la Grande-Bretagne en 1947, l’Inde a mis du temps à se mettre sur la voie du développement. Entre influence soviétique et traditions, le chemin indien est particulièrement singulier.

Nehru (à gauche) et Gandhi (à droite)
Nehru (à gauche) et Gandhi (à droite)

Au tournant des années 1950, impressionnée par les résultats de l’Union Soviétique, l’Inde décide à son tour de développer son système de planification. La première Commission pour la planification est créée par Nehru en 1951. A la fin de son premier plan quinquennal, qui alliait les rêves d’industrialisation de Nehru et l’idéologie rurale de Gandhi, l’Inde connut une croissance de son PIB de 3,6% par an.

En remplaçant les importations par la production domestique, le deuxième plan (1956-1961) mit en place une industrialisation par substitution aux importations isolant l’Inde des investissements et du commerce internationaux. Pour cela, la hausse des barrières tarifaires (bien souvent au-delà de 100%), l’instauration de quotas et le développement de mesures administratives permirent de privilégier les productions nationales aux produits étrangers. L’Etat, de son côté, conservait une prééminence dans l’économie indienne, régulant et contrôlant la plupart des secteurs clés et développant des relations privilégiées avec les grands groupes tels que Tata ou Birla.

Si l’agriculture gardait une place importante au cours des troisième et quatrième plans (l’Inde lança ainsi sa « Révolution verte » en 1967), les exportations indiennes de leur côté déclinaient petit à petit, atteignant 3,6% du PIB indien en 1970 seulement. Afin de relancer les exportations, l’Inde procéda à une dévaluation de 56% de la Roupie en 1966. L’Inde encouragea également les alliances avec des entreprises étrangères pour acquérir expertise et technologies. Enfin, suite à la guerre avec le Pakistan à partir de 1971, l’Inde se rapprocha de l’URSS, lui permettant de développer son commerce avec l’Europe de l’Est, qui représentait environ 20% des exportations indiennes dans les années 1980.

Chute de l’URSS et consensus de Washington

En 1990, l’Inde fit face à une instabilité politique et sociale importante. La chute de l’URSS en 1991 fit naître une remise en cause de la politique indienne, alors que la balance des paiements était au plus bas. L’Inde dût dès lors se rapprocher du FMI afin d’obtenir des prêts en échange des réformes en accord avec le fameux Consensus de Washington. Ainsi, le Premier ministre Rao programma la libéralisation progressive de l’Inde, afin d’ouvrir le pays à l’économie de marché. Pour satisfaire les exigences du FMI, les barrières douanières et les quotas furent réduits ou supprimés, la Roupie dévaluée, l’inflation contenue, les dépenses réduites et la croissance améliorée (autour de 6% par an). Cependant, les problèmes fiscaux, la corruption et les divers conflits empêchaient les dirigeants indiens de poursuivre pleinement les réformes.

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