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L’économie turque des années 1930 aux années 2000

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En 1934, et afin de faire à la Grande Dépression, la Turquie développe une stratégie de substitution aux importations. Des barrières tarifaires et un contrôle des prix sont alors mis en place pour permettre le développement de l’industrie. Néanmoins, l’absence d’élite compétente, suite à la fuite des minorités grecques, arméniennes et juives lors de la création de la Turquie qui géraient jusque-là la majeure partie du business local, rendirent difficile cette stratégie.

Turgut Ozal, Premier Ministre (1983-1989) puis Président de la Turquie (1989-1993) à l'origine des réformes de libéralisation
Turgut Ozal, Premier Ministre (1983-1989) puis Président de la Turquie (1989-1993) à l’origine des réformes de libéralisation

L’Etat entreprit de développer le secteur public, notamment dans les secteurs du ciment, de l’acier et du textile, et commença à développer d’importantes infrastructures. Mais la crise de la balance des paiements, en 1958, permit à l’armée de prendre le pouvoir jusqu’aux élections de 1961. Le gouvernement nouvellement élu choisit alors de ramener la Turquie sur la voie d’une industrie fondée sur une stratégie de planification via l’Organisation de Planification d’Etat. Cette dernière définit des plans quinquennaux pour l’industrie publique et établit des recommandations pour le secteur privé. La Turquie connaît alors des taux de croissance autour de 6% par an jusqu’au début des années 1970.

Chocs pétroliers et multiples plans d’aide du FMI

Mais les chocs pétroliers des années 1970 accompagnés d’un secteur public déficitaire plongèrent la Turquie dans une crise financière importante. Le FMI tenta, en vain, de stabiliser l’économie en 1978, mais la Turquie dut faire face à une inflation de plus de 100% en 1980 et un taux de chômage approchant les 15%, provoquant une nouvelle prise de pouvoir par l’armée. Celle-ci, avec l’aide du FMI, mit en place les ajustements structurels nécessaires à la libéralisation de l’économie turque, abaissant les tarifs douaniers et supprimant le contrôle des prix. A l’inverse, investissements étrangers et exportations étaient désormais encouragés.

Turgut Ozal, ancien économiste de la Banque mondiale, réintroduisit la démocratie parlementaire en Turquie en 1983, promettant d’accélérer les réformes, notamment en matière de privatisation. La Turquie connut ainsi une nouvelle période de croissance, de plus de 5% par an en moyenne jusqu’à la fin des années 1980. Mais le début des années 1990, avec la chute de l’URSS et la première Guerre du Golfe, entraina une vive inflation et une explosion des déficits, accompagné d’un recul du PIB de plus de 6% en 1994. Tansu Ciller, première femme au pouvoir après le décès de Turgut Ozal, entreprit de nouvelles réformes, promises au FMI en échange de prêts. Mais la croissance resta tout de même très volatile (+8% en 1997, -6% en 1999 à cause notamment de deux terribles tremblements de terre), tandis que les critiques se multipliaient à l’égard de mesures court-termistes n’empêchant pas de nouvelle crise à moyen terme.

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