Energie solaire : un rayon de soleil dans un nuage de pollution ?
L’approche du peak oil, et même son imminence selon organismes scientifiques, a contribué à la hausse des prix et à la spéculation sur les hydrocarbures ces dernières années, et ce malgré la crise mondiale. Les alternatives, entendons ici les énergies renouvelables, sont nombreuses et à la fois très marginales. Mais leur importance, notamment celle de l’énergie solaire, augmente sensiblement, comme le montre par exemple l’adoption en 2009 par l’Union Européenne (UE) du paquet énergie-climat qui fixe à 20% la part des énergies renouvelables dans le total de la consommation d’énergie.
En effet, l’énergie solaire est dite propre : c’est une énergie qui ne génère ni déchets ni pollution. Elle peut être utilisée pour chauffer les maisons ou encore produire de l’électricité. Le four solaire d’Odeillo, dans les Pyrénées orientales, en est un parfait exemple. Si le coût de la production d’énergie à partir des rayons émis par le soleil diminue progressivement, il reste encore beaucoup à faire pour que cette énergie soit accessible à tous. Pourtant, les gouvernements des pays développés incitent bien souvent à l’adoption de panneaux solaires par le biais de subventions. De plus, l’électricité produire par les installations chez les particuliers est bien souvent rachetée par les entreprises chargées de la distribution d’électricité, à un prix très intéressant. En Europe, l’Allemagne est aujourd’hui le fer de lance de cette nouvelle énergie. Néanmoins, dans le domaine des transports, seuls quelques véhicules roulant à l’énergie solaire existent, tels que la Toyota FT-EV dévoilée au salon de Détroit en 2009, mais ne sont pas disponibles au grand public. En outre, le solaire est aujourd’hui confronté à un manque de silicium, nécessaire à la fabrication de cellules photovoltaïques, ce qui devrait entraîner une hausse préjudiciable de son prix.
Mais l’énergie solaire reste difficile et coûteuse à produire, et même si les investissements devraient croître sensiblement à l’avenir, les Pays en Voie de Développement (PED) auront des difficultés encore supérieurs aux pays développés pour réaliser les infrastructures nécessaires à la généralisation de ce type d’énergie. Or, en Asie, où seulement 30% de la population a accès à l’électricité, ou en Afrique (8%), équiper les habitations de panneaux solaires pourraient être une réponse efficace à la déficience des réseaux d’électricité. Pourtant, certaines régions du monde ont un potentiel gigantesque : ainsi, l’Union Européenne, dans le cadre de l’Union pour la Méditerranée (UPM), projette d’édifier un véritable océan de panneaux solaires dans le Sahara via le Plan solaire méditerranéen. Tel est l’objectif du projet Desertec, auquel participent notamment E.ON et RWE, et qui pourrait fournir 15% des besoins d’électricité de l’UE. Par ailleurs, les grandes puissances mondiales de demain, en particulier la Chine et l’Inde, tente de développer la filière solaire, en améliorant par exemple le rendement des cellules photovoltaïques.
Certains estiment que l’énergie solaire pourrait fournir 25% du bilan énergétique mondial en 2040. Pour cela, les efforts financiers devront suivre, mais ils seront sans doute concomitants avec les désagréments liés aux problèmes d’approvisionnements en pétrole.