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Le Renouveau de l’Eglise Catholique

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Cette semaine, l’un des conclaves les plus courts de l’histoire s’est achevé par l’élection surprise du cardinal argentin Jorge Mario Bergoglio. Pour succéder à Benoit XVI, celui-ci a choisi le prénom de François, en hommage à St François d’Assise, le fils de famille riche qui a choisi la pauvreté et dont l’humilité est le trait caractéristique. Petit tour d’horizon des défis qui l’attendent.

Habemus Papam ! Cette exclamation a inondé les réseaux sociaux ce mercredi 13 Mars 2013. En effet, celui qui s’appellera Francois, premier Pape du nom vient d’être élu par le conclave, l’assemblée des cardinaux. On rapporte qu’il a adressé cette phrase aux cardinaux : « Que Dieu vous pardonne ! ». C’est parce qu’il sait qu’il n’aura pas la tâche facile. Eclaboussée par des scandales à répétition au cours du mandat de son prédécesseur, il s’agira pour lui de redresser la barre, c’est-à-dire de rendre sa crédibilité à l’Eglise, de la faire avancer, de la moderniser – pour ne pas dire dépoussiérer – tout en continuant à promouvoir ses valeurs cardinales.

            Regagner le cœur de l’Europe s’annonce comme le défi primordial de l’Eglise Catholique. En effet, après les scandales de sévices sexuels commis par des prêtres dans des internats de garçons, le Vatican a décidé en premier lieu de régler ces questions en interne alors que les fidèles demandaient des explications. Cette manœuvre a été prise comme une tentative de passage sous silence des ces évènements, ce qui est, bien évidemment, mal passé dans les communautés. Le service de communication du Saint-Siège a été particulièrement défaillant ces dernières années et François devra faire plus attention dans un monde où l’Eglise Catholique n’est plus au-delà de tout soupçon.

Ces scandales ont toutefois eu le mérite de pousser quelques prêtres qui demandent à l’Eglise de remettre en question leur célibat ainsi que l’impossibilité pour une femme de célébrer une messe. Ce dernier point est effectivement quelque chose que le nouveau Pape devrait considérer dans une optique de modernisation de l’Eglise. Au sein même de son organisation, l’Eglise aurait tout intérêt à se montrer plus inclusive des femmes, ce qui renforcerait son attrait et pourrait également pallier le nombre décroissant des vocations dans les pays développés.

Toutefois, le véritable chantier de Rome est de continuer et d’approfondir les missions de dialogue avec les deux autres grands monothéismes. Si l’Eglise se reconnait une certaine affinité avec le Judaïsme, il semblerait que plus d’importance devrait être accordée au dialogue avec les institutions musulmanes, notamment pour que les chrétiens arrêtent d’être persécutés dans les pays à majorité musulmane mais aussi pour éloigner les appréhensions du monde développé qui fait montre de préjugés tenaces vis-à-vis de l’Islam. L’Eglise se veut à la fois un modèle à suivre et éducatrice. Son attitude face à l’Islam devrait l’être également.

La jeunesse et les pays émergents, les relais de croissance de l’Eglise Catholique

Premier Pape non-européen, François semble arriver à un moment opportun où l’Eglise s’essouffle sur le Vieux Continent ainsi qu’en Amérique du Nord, ses viviers de fidèles traditionnels. Probablement conscients de cela, les cardinaux ont opté pour une élection rapide d’un Sud-Américain qui, espérons-le, aura une certaine idée de l’Eglise, une vraie vision qui lui permettra de dépasser ses tourments actuels en focalisant ses efforts sur les pays ou la chrétienté se développe rapidement – l’Afrique et l’Amérique du Sud – et notamment sur les jeunes dont l’énergie est nécessaire pour redonner une aura positive à Rome. Un brin de stratégie globale ne ferait pas de mal à l’Eglise. Toutefois, la naïveté de certains qui consiste à croire qu’une institution forte de 1,2 milliards de fidèles et vieille de deux millénaires serait facile à secouer est relativement désarmante. Malgré tout ce que François a pu dire, le changement n’est peut-être pas pour maintenant.

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