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L’Angola : quand les Portugais reviennent dans leur ancienne colonie pour trouver du travail

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En 1975, l’Angola obtient son indépendance de la part du Portugal, un an après la Révolution des Œillets, et s’apprête à traverser près de 30 ans de guerre civile. Quarante ans plus tard, l’Angola deviendrait presque un El Dorado pour l’ancien colonisateur : les Portugais, en quête de travail, reviennent aujourd’hui massivement à Luanda, la capitale angolaise.

Entre les 6,8% de croissance de l’Angola et les -3,2% du Portugal en 2012, on comprend le gouffre qui sépare ces deux pays en matière de dynamisme économique. Alors que le Portugal, où le taux de chômage avoisine les 16%, multiplie les plans d’austérité et les prêts auprès du FMI, l’Angola tourne la page de la guerre civile pour ouvrir le chapitre du développement à grande vitesse fondé sur l’exploitation massive de l’or noir offshore. L’Angola est d’ailleurs en passe de devenir le premier pays producteur de pétrole en Afrique devant le Nigéria, avec plus de deux millions de barils produits chaque jour. Les besoins, notamment en termes d’infrastructures, sont donc immenses dans un pays où la manne pétrolière rapporte des milliards, et génère la création de milliers d’emplois chaque mois.

Or, un bon nombre de sociétés portugaises sont installées en Angola (comme Texeira Duarte, acteur majeur dans la construction, ou Banco Espírito Santo) et recrutent directement au Portugal des profils qui n’existent pas toujours localement. Les liens culturels, comme la langue (le portugais étant la langue officielle de l’Angola) ou l’histoire récente, ne sont pas étrangers à une telle situation. Ainsi, ce sont des dizaines de milliers de Portugais qui partent en exil rejoindre Luanda.

Des profils variés, des salaires attrayants

Du jeune ingénieur fraichement diplômé au quinquagénaire ayant perdu son emploi, ils n’ont pas hésité à tout quitter pour s’installer dans un pays où les opportunités sont légions. Sans compter que le salaire est en moyenne deux à trois fois supérieur qu’au Portugal, l’éducation angolaise n’ayant pas encore les capacités de former une véritable élite… Ainsi, une partie de la main d’œuvre qualifiée portugaise quitte le pays, le rendant partiellement exsangue de son élite : une situation qui pourrait poser problème pour le Portugal dans le futur.

Pourtant, la vie n’est pas aisée non plus à Luanda. Ce monde, si différent de la vieille Europe, nécessite un temps d’adaptation plus ou moins long. Les quartiers insalubres restent nombreux, le reste de la capitale étant difficilement accessible du fait de prix exorbitants en matière de logement. Trouver une école peut aussi relever du parcours du combattant, dans les cas où le reste de la famille ne reste pas au Portugal. Enfin, même si le discours officiel se veut accueillant envers les Portugais, ceux-ci ne sont pas toujours bien acceptés de tous, dans un pays où les vols et les crimes restent nombreux.

Quoiqu’il en soit, les Portugais seraient près de 100 000 en Angola, trois fois plus que le nombre d’Angolais présents sur le territoire portugais. Un retournement de situation que rien ne laissait présager il y a dix ans…

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