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Cinq ans après, la Libye enfin sur de bons rails ?

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En 2011, une révolte populaire et une intervention armée étrangère massive ont mis fin à quarante années de domination du colonel Kadhafi. Depuis lors, le chaos permanent prévaut, rendant impossible toute sortie de crise durable. Néanmoins, depuis quelques semaines, certaines initiatives tendent à faire penser que la Libye puisse en finir avec sa guerre civile.

Le nouveau dirigeant libyen, F. El-Sarraj, dans un remake de Mission Impossible ?
Le nouveau dirigeant libyen, F. El-Sarraj, dans un remake de Mission Impossible ?

Lorsque Fayez el-Sarraj est intronisé comme Premier ministre et Président du Conseil présidentiel du gouvernement d’union nationale libyen, en mars dernier, on pouvait se dire qu’il allait rejoindre le clan des éphémères dirigeants d’une nouvelle Libye encore à feu et à sang. Clivé depuis cinq ans entre un gouvernement à Tripoli et à Tobrouk, rendant l’hypothèse d’une sécession de la Libye possible, le pays est également de plus en plus menacé par les forces terroristes, en premier lieu l’Etat islamique. Ainsi, pour beaucoup, le pays demeure ingouvernable, tant les appétits sont grands entre les diverses factions dans cet ère post-Kadhafi.

Deux mois plus tard, el-Sarraj est toujours en place, est le seul dirigeant reconnu par la communauté internationale et tente de rassembler divers soutiens en interne. Les parlements antagonistes de Tobrouk et Tripoli lui reconnaissent certains pouvoirs, mais il est encore beaucoup trop tôt pour juger de la réussite de cette nouvelle étape de transition.

Les tout récents pourparlers à Vienne entre la Libye et les grandes puissances internationales, sous l’égide de l’ONU, ont pour objectif premier de vaincre la principale menace pesant sur ce nouveau gouvernement : l’Etat islamique. Des exemptions à l’embargo sur l’exportation d’armes vont être levées, permettant à l’armée loyaliste de mieux combattre des terroristes toujours plus nombreux et financés. Pour la communauté internationale, c’est un premier ouf de soulagement : le désordre interne en Libye se réduit pour la première fois depuis 2011, et la puissance étatique parait, selon elle, capable d’endiguer l’expansion de l’EI.

Du mieux en Libye, mais l’on partait de tellement bas…

De son côté, la communauté internationale a enfin décidé de jouer la modération. Il y a cinq ans, elle s’était laissée emporter par les velléités bellicistes de quelques-uns en intervenant militairement pour destituer Kadhafi, sans penser à l’après. Depuis, elle ne fait que constater les dégâts d’une intervention parmi les plus mal préparées depuis la fin de la Guerre Froide. La question de la livraison d’armes est également épineuse. Il faut garder en mémoire le douloureux souvenir de 2011, quand une bonne partie du stock d’armes restant en Libye s’était retrouvé entre les mains des groupes de Boko Haram ou d’AQMI, ainsi que la livraison d’armes en Syrie à une opposition à Al-Assad dite « modérée », rapidement vaincue par l’EI qui s’était empressé de récupérer le matériel livré.

L’optimisme est de mise, mais pouvait-il en être autrement, tant toute bonne nouvelle après cinq ans de chaos fait figure d’exploit ? Il ne faut pas oublier que la menace ne vient pas seulement de l’EI, mais également de certaines factions de l’est du pays (autour de Tobrouk) soutenues par l’Egypte et les Emirats et toujours réticentes à reconnaître le pouvoir d’el-Sarraj. La reconstruction et la pacification de la Libye sont impensables à court terme, mais on ne peut que se féliciter des tout premiers efforts mesurables en ce sens.

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