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Le Honduras, capitale du crime

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Au Honduras, il y a plus de morts au kilomètre carré que dans n’importe quel pays au monde n’étant pas en situation de guerre. C’est une guerre non déclarée qui frappe la société hondurienne. Dans ce pays de huit millions d’habitants, il y a eu quasiment autant de victimes qu’en Syrie durant l’année 2011.

Les indices de violence ont fortement augmenté depuis le coup d’Etat de juin 2009 durant lequel Manuel Zelaya avait été renversé. Le taux d’homicides pour 100 000 habitants a plus que doublé en 10 ans passant de 42,1 à  86. San Pedro Sula, la seconde ville du pays, est la ville où la violence est la plus élevée au monde (plus forte qu’à Ciudad Juárez ou Caracas). La situation est telle que le pays a fait face à un exode des ONGs.

L’écroulement de l’autorité étatique est symbolisé par la recrudescence des cartels dans la région.

Le putsch de 2009 a ouvert les portes à l’expansion du crime organisé à (très) grande échelle. La mafia opère sans être réellement inquiétée grâce à un système de corruption très poussé. En effet, les niveaux de corruption au Honduras surpassent ceux de tous ses pays limitrophes, pourtant déjà fortement touchés, et sont comparables à ceux du Sierra Leone ou du Zimbabwe.

Plus de 95% du trafic de drogue, passant par l’Amérique du Sud pour arriver en Amérique du Nord, fait escale sur la côte atlantique du Honduras. Le pays constitue donc un point stratégique pour les narcotrafiquants. Ces derniers se sont progressivement déplacés dans les Etats d’Amérique Centrale, après avoir été persécutés par les autorités au Mexique et au Caraïbe. La violence du narcotrafic en Amérique centrale a dépassé celle du Mexique. Une récente étude des Nations Unies montre que la moyenne des homicides des pays d’Amérique Centrale s’élève à 43 personnes pour 100 000 habitants chaque année, ce qui équivaut à plus du double du chiffre mexicain.

Le cas du Honduras pose une problématique plus large qui touche l’ensemble de l’Amérique Centrale : la propagation des cartels de la drogue vers un point de non-retour. S’il existe une réelle volonté de stopper cette tendance qui, sans intervention, va sans aucun doute gangrener cette zone, il faut réagir rapidement. Comme l’a démontré l’insuccès des plans antérieurs, la cessation des trafics ne peut seulement passer par une aide militaire extrêmement forte. Attribuer des financements dans le secteur social à travers l’éducation, par exemple, apparaît indispensable. Un effort conséquent doit être effectué pour tenter d’annihiler les trafics qui participent à la grande criminalité perpétrée en Amérique Centrale.

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