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Les Etats-Unis et le casse-tête chinois

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Alors que ces derniers temps l’administration Obama s’est beaucoup intéressée à l’Europe, n’oublions pas que lorsque le 44e président des Etats-Unis est arrivé à la maison blanche, c’est d’abord vers l’Asie qu’il s’est tourné, et en particulier vers la Chine. Comment agir face à une Chine de plus en plus riche et ambitieuse, tel est en effet le défi posé à la première puissance mondiale aujourd’hui.

Si les liens entre la Chine et les Etats-Unis se sont d’abord tissés économiquement, les Démocrates comme les Républicains ayant accepté l’expansion du commerce entre les deux pays, la stratégie américaine envers la Chine fut aussi d’encourager Pékin à s’engager dans les institutions internationales, et de l’impliquer dans des luttes qu’ils pourraient partager, comme la sécurité énergétique ou la lutte contre le terrorisme. Cette stratégie, doublée de l’emergence d’une classe moyenne et de la démocratisation des nouvelles technologies de l’information, permettrait, selon Washington, d’amener la Chine vers un régime plus démocratique et libéral.

Pourtant, les faits montrent que le parti communiste en a davantage profité pour affirmer son autorité, redoublant d’efforts pour contrôler l’information et réduire les dissidents au silence. De plus, derrière sa « diplomatie du sourire » et ses tentatives de calmer les craintes de son développement, la Chine travaille aussi à affaiblir les positions des Etats-Unis en Asie, en essayant de tourner ce marché vers un multilatéralisme asiatique qui exclurait la puissance américaine.

Que peut alors faire Washington ? Comme le pense John Ikenberry, professeur à Princeton, « les Etats-Unis ne peuvent empêcher la montée en puissance de la Chine, mais ils peuvent s’assurer que cette montée en puissance respecte les règles et les institutions que Washington et ses partenaires ont mis en place au siècle dernier, afin de mieux servir les intérêts de l’ensemble des Etats à l’avenir »*. Ainsi, si la Chine ne cherche pas à devenir la nouvelle « hyperpuissance », ou à imposer son modèle, comme cela semble être le cas aujourd’hui, il est grand temps d’organiser l’émergence d’une multipolarité dans laquelle la Chine aurait la place qui lui revient. Le problème est alors celui des réformes, de la démocratisation et de la libéralisation du pays. Si cela parait inéluctable, les puissances étrangères ne semblent guère être en mesure de l’accélérer. Pire, elles risquent de la retarder si elles tentaient de le faire. Cela ne veut cependant pas dire qu’il faudrait arrêter d’évoquer les problèmes des droits de l’homme ou de transparence en Chine. Si de telles assertions contre Pékin sont parfois perçues comme des menaces pour la coopération avec la Chine, il semble que des reproches occasionnels puissent permettre de signifier à Pékin que le monde regarde et s’inquiète toujours de la façon dont la Chine traite ses citoyens.

Enfin, si les Etats-Unis doivent essayer de devenir le partenaire d’une Chine de plus en plus démocratique, ils ne doivent cependant pas oublier que ses vrais amis dans la région sont ses alliés démocratiques – Corée du Sud, Japon, Inde par exemple -, avec qui elle doit aussi essayer d’approfondir et de pérenniser ses relations.

*Ikenberry, « The Rise of China and the Future of the West, Can the Liberal System Survive? », Foreign Affairs, 2008.

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