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Gaz : Gazprom ferme le robinet, la Biélorussie menace d’arrêter le transit vers l’Union Européenne

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Hier, Gazprom annonçait réduire ses exportations de gaz de 15% en direction de la Biélorussie, qui tarde à payer ses dettes, de l’ordre de 200 millions de dollars. Aujourd’hui, le géant russe a porté cette réduction des livraisons à 30% : à terme, si aucun accord n’est trouvé, le transit pourrait ne représenter que 15% du débit initial a prévenu Gazprom. Minsk a tout d’abord montré des signes de bonne volonté, indiquant que la Biélorussie paierait la somme exigée d’ici deux semaines, mais ce délai ne satisfait pas Moscou. La compagnie biélorusse, Beltrangaz, a qualifié la décision russe d’« illégale et infondée », puis a annoncé qu’elle emprunterait la somme nécessaire, tout en réclamant près de 220 millions de dollars à Moscou pour les frais de transit à destination du reste de l’Europe.

Cependant, la Biélorussie, par l’intermédiaire de son Président, Alexandre Loukachenko, menace à présent de prélever le gaz dont elle a besoin directement dans les conduites qui traversent le pays et qui permettent l’approvisionnement de plusieurs pays européens (notamment la Pologne et l’Allemagne), dans le cas où Gazprom continuerait à réduire ses exportations. L’Union Européenne a organisé hier après-midi une réunion de crise afin d’évaluer les risques encourus par ses membres, d’autant que l’Europe dépend pour environ 20% de ses importations du gaz russe. Une telle situation n’est pas sans rappeler la crise russo-ukrainienne qui, en 2009, avait provoqué une cessation des livraisons durant deux semaines. Cela avait affecté le reste de l’Europe, dont une partie reçoit son gaz par des conduites passant sur le territoire ukrainien.

A nouveau, une telle crise ne peut que pousser davantage les gouvernements européens à soutenir les projets de Gazprom, North Stream (en chantier depuis avril) et South Stream (dont la construction devrait commencer en 2013), qui permettraient d’éviter certains intermédiaires tels que l’Ukraine et la Biélorussie. Pourtant, l’attitude du géant russe vis-à-vis de ses clients peut également inquiéter. Néanmoins, le rapprochement franco-russe est symbolique des relations de plus en plus étroites qu’Européens et Russes vont entretenir à l’avenir. Mais l’Europe ne doit pas pour autant se couper de l’Ukraine et de la Biélorussie et les éviter, car ces pays constituent son voisinage immédiat. En outre, l’approfondissement des relations, notamment commerciales, entre Russie et Union Européenne, devra passer par une intégration progressive de ces Etats, tôt ou tard.

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