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Un nouveau mode de scrutin pour les britanniques ?

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Shocking ! Les sujets de sa très gracieuse majesté devront-ils revoir leurs habitudes de vote ?

Le vice-premier ministre britannique, Nick Clegg, a annoncé lundi 5 juillet qu’un référendum sur le mode de scrutin aurait sans doute lieu le 5 mai 2011. Le chef de file des libéraux-démocrates, qui a fait de la modification du mode de scrutin l’une de ses exigences, a également dévoilé un projet de réduction du nombre des députés, de 650 à 600, et de redécoupage de la carte électorale.

Jusqu’ici, le royaume suivait la règle du scrutin majoritaire à un tour dans lequel le candidat arrivé en tête, quel que soit son score, est élu. Le leader des Lib-Dems propose aux électeurs de passer au système dit du vote alternatif. Dans ce mode de scrutin, les électeurs établissent un classement entre les différents candidats par ordre de préférence. Si un candidat obtient la majorité absolue, il est élu. Dans le cas contraire, les voix du candidat arrivé en dernière position sont redistribuées aux autres candidats jusqu’à ce que l’un d’eux obtienne la majorité.

De nouvelles règles qui seraient appliquées pour les prochaines législatives de 2015 pour donner plus de proportionnalité au vote : une revendication de longue date des libéraux démocrates, généralement lésés lors des élections dans ce système bi-partisant (le parti LibDem a remporté 23 % des voix aux dernières législatives, en mai, mais moins de 10 % des sièges à la Chambre des Communes).

Bien évidemment, les conservateurs ne sont pas d’accord pour voir leur position s’éroder et une telle revendication affaiblit encore la jeune coalition au pouvoir, mais pas au point de la voir voler en éclat, cependant, selon les analystes politiques. De plus le scrutin proportionnel favorise l’émergence des partis non dominants sur la scène politique mais ayant quand même un certain poids (plus de 10% des voix). Si c’est un objectif pour le LibDem, les partis extrêmes (droite et gauche) bénéficient également de ce mode de scrutin qui leur permet d’envoyer plus de leurs membres au parlement et donc de s’assurer une meilleure visibilité.

Le British National Party (BNP) notamment, en embuscade derrière le Labour (deuxième parti dans les zones pauvres où la présence d’immigrés est forte), devrait voir d’un bon œil ce changement, d’autant plus que le parti de Nick Griffin (diplômé en droit de Cambridge qui en a récemment pris la tête), essaye de faire peau neuve depuis qu’il le dirige. Ses nouvelles cibles ne sont plus tous les non-blanc mais les musulmans et va jusqu’à s’allier avec des sikhs anti-musulmans (qu’il considérait auparavant comme des ennemis). Le Monde note ainsi que « les dérapages restent fréquents mais, globalement, l’image du BNP s’est améliorée » (édition du 14 mai 2009).

Le scrutin proportionnel : une arme a double tranchant ?

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