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La Conférence de Munich : vers une reconfiguration des dynamiques de coopération internationale ?

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La 61e Conférence de Munich s’est tenue du vendredi 14 au dimanche 17 février. Cet événement annuel sur la sécurité dans le monde a particulièrement fait parler cette année.

L'Ukraine favorise la création d'une armée européenne.
L’Ukraine favorise la création d’une armée européenne.

Des négociations pour la fin de la guerre en Ukraine

L’un des sujets principaux abordés lors de la conférence est celui de la guerre en Ukraine. Donald Trump a annoncé avoir eu un entretien téléphonique cordial avec Vladimir Poutine, deux jours avant la Conférence de Munich. Il a ensuite appelé Volodymyr Zelensky pour l’en informer. Le président américain avait prévu une réunion entre les trois dirigeants, que l’Ukraine a refusée. Donald Trump envisage d’autres négociations sans l’Ukraine et ses alliés. En effet, suite à la conférence de Munich, la Russie et les États-Unis se sont rencontrés en Arabie Saoudite. Ces événements font suite à la volonté du président américain de discuter directement avec Vladimir Poutine et de mettre fin à la guerre en Ukraine. Cet objectif faisait partie de ses projets principaux lors de son élection.

L’exclusion des États-membres de l’Union européenne de cette réunion a été vivement critiquée. Pour y faire suite, Emmanuel Macron a invité des dirigeants européens à l’Élysée le 17 février dernier. Cette journée de discussions a pris fin avec l’annonce du président français de l’organisation d’une nouvelle réunion le 20 février. Il a également expliqué avoir parlé avec le président ukrainien et appelle son homologue russe à cesser son agression, afin de garantir la sécurité.

Un besoin de renforcement de la défense européenne

D’autres dirigeants européens ont communiqué suite au sommet sur l’Ukraine à l’Élysée. Ursula Von Der Leyen, présidente de la Commission européenne considère que la paix doit être faite par la force. Elle s’est dite favorable à l’aide militaire à l’Ukraine. Ce sujet est toujours débattu entre les dirigeants européens. Par exemple, Olaf Scholz, le chancelier allemand juge la question inappropriée. Si Volodymyr Zelensky a appelé à créer les forces armées de l’Europe, certains chefs d’États y sont fermement opposés. Un autre point soulevé est celui de la nécessité de renforcer la défense européenne. Un budget plus important en termes de défense européenne est requis. Actuellement, le produit intérieur brut (PIB) accordé à la défense européenne imposé par l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) est de 2 %. Il devrait passer à 3 % selon les recommandations de l’OTAN. La Russie accorde à sa défense plus de deux fois plus de son PIB. Cette différence creuse ainsi l’écart entre les moyens de défense russes et européens.

Des événements déterminants pour le futur des relations internationales

Pour finir, la conférence de Munich et les réunions qui se sont ensuivies sont marquantes pour les relations internationales. Elles illustrent un tournant des relations internationales de plus en plus marquant. En plus des négociations sur l’Ukraine qui excluent ses partenaires internationaux, le discours de J. D. Vance a marqué la Conférence de Munich. En effet, le vice-président américain a dénoncé la perte de liberté d’expression croissante en Europe. Il a également accusé les pays européens de ne pas prendre en compte les opinions des populations concernant la liberté d’expression et l’immigration. Cette déclaration provoqua des réactions de choc au sein de la communauté internationale. Jean-Noël Barrot, chef de la diplomatie française, y répondit que « personne n’est obligé d’adopter notre modèle, mais personne ne peut nous imposer le sien ».

Un autre élément illustrant ce tournant international est l’annonce de Donald Trump d’imposition de droits de douanes de 25 % sur l’aluminium et l’acier à partir du mois de mars. Il a également réclamé 50% des minerais stratégiques ukrainiens en échange de l’aide américaine, ce que Volodymyr Zelensky a fermement refusé. Les négociations en cours seront décisives quant à la fragmentation internationale et l’issue de la guerre en Ukraine. Dans leur cadre, le président américain a par exemple accusé Volodymyr Zelensky d’être « un dictateur sans élections », en affirmant que c’était maintenant Moscou qui avait les cartes en mains pour gagner la guerre. Estimant être le seul à pouvoir négocier la fin de la guerre, Donald Trump a appelé le président ukrainien à « agir vite pour sceller un accord de paix sous peine de ne plus avoir de pays« .

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Emilie Delahais

Emilie Delahais est diplômée d'une licence de Relations Internationales et est actuellement en Master de Droit International et Européen. Espérant se spécialiser dans le domaine de la sécurité internationale, elle est particulièrement intéressée par les relations de l'Union européenne avec ses partenaires internationaux, ainsi que par le domaine de la défense.

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