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URGENT : cherche nouvel axe franco-allemand

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Les tensions entre la France et l’Allemagne se font de plus en plus criantes alors que Francois Hollande semble avoir de plus en plus de mal à tenir sa majorité qui fustige Mme Merkel, la nouvelle dame de fer. A Berlin, on s’agace de l’immobilité chronique de l’Elysée qui ne semble plus en mesure de mener à bout les réformes structurelles demandées par l’Union Européenne pour assainir les finances publiques.

Alors que l’Union Européenne vient d’accorder un délai de deux ans supplémentaires à la France pour revenir aux critères du pacte européen de stabilité et de croissance, des parlementaires allemands critiquent cette mesure, soutenant qu’elle permettra à la France d’éviter les réformes nécessaires qu’elle doit mener à terme. Si ce discours ignore que le délai accordé à la France était la seule solution sensée que l’UE pouvait proposer, il a toutefois le mérite de montrer que les allemands semblent excédés par la lenteur de la France à se réformer. Ajoutez à cela les propos d’un Claude Bartolone, suivi par une bonne partie de la majorité socialiste française, qui demande une « confrontation » entre Paris et Berlin au sujet de la politique économique européenne et vous obtenez un bouquet assez explosif entre les supposés moteurs de l’intégration européenne. S’il n’est pas opportun de réduire l’UE à ces deux pays, il convient tout de même de reconnaître que l’axe Paris-Berlin a toujours été le fer de lance des politiques européennes.

Or, s’il y a de l’eau dans le gaz entre les deux rives du Rhin, cela ne présage rien de bon. Certes, il y a toujours eu quelques disputes ici et là pour des broutilles mais le mariage de la France est l’Allemagne ne pouvait de toute façon pas s’apparenter à un log fleuve tranquille. De plus, les divergences franco-allemandes se faisaient sentir en période de croissance économique jusqu’ici : rien donc qui ne pouvait être surmonté avec un peu de temps. Ces nouvelles joutes verbales semblent toutefois s’inscrire dans une nouvelle dynamique où les parlementaires des deux pays n’hésitent plus à vilipender leur voisin et ce au détriment d’une communication constructive et saine.

Quel crédit faut-il apporter à ces reproches mutuels ? Pas nécessairement grand-chose. Tant que le couple Merkollande fonctionne, même un peu cahin-caha, ces critiques du FDP (parti libéral allemand, allié de la CDU-CSU pour former la coalition au pouvoir en Allemagne) et celles des socialistes français d’obédience keynésienne ne valent pas grand-chose. Toutefois, il faut noter que Mme Merkel a une échéance électorale capitale qui approche à grands pas et que son partenaire, le FDP est au plus bas dans les sondages. Décrier publiquement l’inaction de la France est donc un moyen de redorer son blason et pourrait permettre une nouvelle élection de Mme Merkel, au demeurant très populaire outre-rhin.

L’Europe vaut la peine qu’on se batte pour elle: Merci d’avoir une vision pour son futur!

On n’a cependant pas entendu Mme Merkel remettre ses députés à leur place, ce qui sous-entend qu’elle approuve leurs propos quelque part. Et c’est cela qui est gênant. Il faut être clair : Mme Merkel sera encore chancelière en Octobre prochain. La seule question reste de savoir au sein de quelle coalition. Mais si les parlementaires, à Paris et à Berlin continuent à se tirer dessus à boulets rouges, cela écornera les relations franco-allemandes plus que de raison. Et l’Europe perdra encore plus en vitesse. L’Europe a besoin d’une vision, qui ne peut exister qu’avec un axe Paris-Berlin soudé. Garder une certaine réserve sur les difficultés du partenaire est vital pour sortir enfin de la crise que subit l’UE (pour rappel, des drapeaux de l’UE ont été brûlés à Athènes le premier mai…). Un second souffle ne sera trouvé que grâce à l’unité franco-allemande. Auf geht’s!

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