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Quel avenir pour l’Europe avec Juncker ?

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Au terme de la première véritable campagne de l’histoire pour le poste de Président de la Commission Européenne, le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker a donc été désigné. Au milieu de controverses nuisant une nouvelle fois au débat européen.

2014 sera une année à marquer d’une pierre blanche en Europe. A la fois pour la percée des partis alternatifs (dits eurosceptiques) au Parlement et pour l’élection du Président de la Commission. En effet, jamais dans l’histoire il a semblé que ce choix soit autant lié au résultat des élections. M. Juncker a en effet promis un programme fortement aligné sur celui du Parti Populaire Européen, arrivé en tête fin mai.

Plus encore que le parti qu’il représente, c’est la personnalité de M. Juncker qui est l’objet de fortes critiques. Son mandat à la tête de l’EuroGroupe, jusqu’en 2013, avait été parfois vilipendé par certains Ministres des finances. Mais c’est surtout son attitude extrêmement consensualiste, une voie médiane entre France et Allemagne qui a constitué son principal atout, et qui pourrait plus que compliquer sa tâche. En profonds désaccords avec A. Merkel, son élection plombe le recentrage diplomatique allemand vis-à-vis du Royaume-Uni. En effet, l’entente Merkel-Cameron s’est accrue ces dernières années, et, au vu des critiques véhémentes adressées par le Premier ministre britannique à l’encontre de M. Juncker, il y a fort à parier qu’A. Merkel mettra tout son poids dans la balance pour proposer un candidat plus apprécié des Britanniques aux postes européens encore à pourvoir (Président du Conseil Européen ou Ministre des Affaires Etrangères notamment).

Un renvoi d’ascenseur massif à attendre de la part de M. Juncker ?

Outre le remplacement des invisibles M. Van Rompuy et Mme Ashton, J-C. Juncker va devoir maintenant devoir composer sa Commission en respectant les desiderata des différents Etats de l’UE. Et en priorité ceux des chefs de gouvernement l’ayant activement soutenu, qu’ils soient conservateurs « pur sucre » ou « par la force des choses » (entendre là les dirigeants socialistes ayant apporté leur soutien après une réunion à l’Elysée il y a une semaine).

Il est bien dommage que l’opposition à une telle nomination soit venue tardivement et se soit centrée trop profondément sur la personnalité de M. Juncker et non sur sa politique. Il y a fort à parier que la politique défendue par M. Juncker se rapprochera très fortement de celle défendue par son prédécesseur M. Barroso. Politique désapprouvée par un nombre croissant d’Européens de tous bords.

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