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OTAN – Russie en Europe Centrale et Orientale

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A l’origine la raison d’être de l’OTAN  était selon la formule du premier Secrétaire général, le général Ismay,« to keep the Russians out, the Americans in, the Germans down”. Depuis sa création en 1949, les 12 pays membres fondateurs (Belgique, Canada, Danemark, France, Islande, Italie, Luxembourg, Pays-Bas, Norvège, Portugal, Royaume-Uni et États-Unis) ont été rejoints par 16 autres pays en six vagues d’élargissement successives. La fin de la Guerre froide a été suivie par la dissolution du Pacte de Varsovie et l’effondrement de l’Union soviétique. A partir de ce moment-là, l’élargissement de l’OTAN se fait le plus important avec trois vagues d’adhésion. La République tchèque, la Hongrie et la Pologne sont devenues membres en 1999. Puis, en 2004, la Lituanie, la Roumanie, la Slovaquie et la Slovénie ont rejoint les rangs, suivies par l’Albanie et la Croatie en 2009 à la suite du Sommet de Bucarest.

Les relations complexes entre la Russie et l’OTAN

Malgré une série de traités prévoyant la limitation des armements stratégiques entre la Russie et les Etats-Unis, les responsables militaires américains craignent une agression militaire russe contre les pays baltes. Le dernier traité américano-russe en date est le New Start ou Strategic Arms Reduction Treaty, conclu en 2010. Il prévoit la limitation des deux arsenaux nucléaires à des niveaux équivalents d’ici février 2018. Notons que la Russie possède actuellement 7300 têtes nucléaires face à 2970 pour le camp américain. Comme stipulé dans le traité fondateur de l’Organisation, les forces armées de l’OTAN seraient obligées d’intervenir afin de défendre ces pays. Ces derniers sont situés à proximité de la mer Baltique, lieu dans lequel l’armée russe se livre à de nombreuses démonstrations de force. En effet, les principaux points faibles de l’OTAN sont Kaliningrad et le passage de Suwalki. Ce dernier situé entre l’exclave russe de Kaliningrad – port d’attache de la flotte russe de la Baltique et espace sur lequel se trouve une « bulle A2AD » (Anti-Access Area-Denial, Zone d’interdiction et de déni d’accès en français), basée sur des systèmes de défense aérienne performants- et la Biélorussie, un des proches alliés de Moscou avec la présence de la base aérienne russe, constitue l’unique accès terrestre reliant les pays baltes aux autres pays membres de l’OTAN et de l’Union Européenne. Comme mentionné précédemment, ce passage est un lieu stratégique pour la Fédération de Russie. Dans l’éventualité où Moscou désirerait envahir les pays baltes, les forces russes n’auraient qu’à occuper cet espace de soixante kilomètres de long, bloquant ainsi toute tentative d’aide des forces armées de l’OTAN auprès des pays baltes. Afin d’être prêt en cas d’offensives russes vers les Etats de la Baltique, l’OTAN a organisé, pour la première fois, le 19 juin 2017 un exercice militaire, l’ « Iron Wolf ». Ce sont 1 500 militaires de plusieurs nationalités qui y ont pris part. Cet exercice consiste à faire passer, sur le territoire lituanien, le bataillon multinational stationné en Pologne. Le déplacement tactique fait suite aux décisions prises au Sommet de Varsovie en 2016 dans le but de renforcer le flanc oriental de l’Organisation.

En outre, au cours de l’été 2017, la Russie s’est livrée à une démonstration de force au sein de la mer Baltique. Cet événement peut être perçu comme un signal envoyé à ses voisins scandinaves. Certains, comme la Suède et la Finlande, envisagent de reconsidérer leurs liens avec l’OTAN. En effet, au début de l’année 2017, la Suède, préoccupée par la Russie, a décidé de réintroduire le service militaire à compter du 1er juillet, soit sept ans après l’avoir abandonné. Bien que ne possédant aucune frontière directe avec la Russie mais étant un pays riverain de la Baltique, la Suède craint une nouvelle expansion russe. Sentiment qui a été ravivé par l’incursion d’un sous-marin en 2014 dans l’archipel de Stockholm. Déjà en 2015, le gouvernement suédois avait pris la décision de remilitariser la plus grande île du pays, le Gotland, en sachant que Moscou possède dans ses rangs 33 000 militaires spécialement formés à envahir des sites étrangers tels que le Gotland. Dernièrement, la Russie souhaitait envoyer un message fort à destination de l’OTAN et des pays riverains de la Baltique en déployant dans cette dernière près de 50 000 tonnes nucléaires en mettant en circulation deux mastodontes nucléaires. Le premier, le TK-208 Dimitri Donskoï n’est autre que le plus gros sous-marin au monde avec ses 172 mètres de long. Le second, le Pierre le Grand, est également l’un des plus imposants navires de surface, en dehors des porte-avions. L’événement majeur attestant du regain de puissance de la Fédération de Russie n’est autre que l’annexion de la Crimée en 2014 suivie d’un conflit armé à l’est du pays entre rebelles pro-russes soutenus par Moscou et forces gouvernementales. Au début du mois de juin 2017, le parlement ukrainien a approuvé des amendements, soutenus par 276 députés pour 25 contre, stipulant que l’adhésion du pays à l’OTAN est devenue une priorité dans sa politique extérieure.

Pour aller plus loin :

Dialogue OTAN-Russie

 

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