Rétrospective 2012 : une année présidentielle
Les trois premières puissances de la planète (Etats-Unis, Chine, Japon) ont connu une grande élection nationale en 2012. Si l’on y ajoute un changement de majorité en France, ainsi que le retour de V. Poutine en Russie, 2012 a donc été l’année de transitions politiques, mais également celle de l’affirmation de l’ancrage politique de certains régimes.
Obligé de passer par la case premier ministre durant 4 ans, V. Poutine a effectué son retour au Kremlin en mars, à l’issue d’élections marquées par certaines protestations. Depuis lors, on retrouve aisément les relents poutiniens des deux premiers mandats : exacerbation du nationalisme russe, monoexportation énergétique réaffirmée, restriction des libertés. Il n’en reste pas moins que l’assise de son régime est claire et nette, et il parait fort probable à ce jour que le président russe puisse courir une nouvelle réélection en 2018.
En Chine, Xi Jinping rentrera officiellement en fonction à la Présidence du pays en mars prochain, après avoir été désigné comme Secrétaire Général du Parti Communiste à l’automne 2012. Son principal défi de l’année sera de réduire la corruption rampante du pays, corruption véritablement mise à nu en 2012 au cours de différentes affaires ayant éclaboussé certains hauts responsables politiques.
Au Japon voisin, c’est sur fond de tensions avec la Chine que S. Abe, du Parti libéral-démocrate, a fait son retour à la tête du gouvernement après l’avoir occupé en 2006. Son principal défi sera de lutter contre la déflation minant le système, mais également de renforcer l’idéologie nationaliste du pays, notamment via un renforcement des capacités militaires. L’exacerbation des tensions avec Pékin sera l’un des principaux risques dans la région en 2013.
Transition politique en France, transition dans le statu quo aux Etats-Unis
L’alternance politique souhaitée par une majorité de Français a donc porté au pouvoir F. Hollande en mai dernier. Ses velléités de changement, notamment sur le plan européen, se sont heurtées à la réalité de la crise de la zone euro, F. Hollande ayant échoué à obtenir la révision du nouveau traité européen comme il l’aurait souhaité. En 2013, sa capacité à imposer sa vision à A. Merkel, en pleine campagne électorale allemande, et son engagement à introduire des réformes économiques durables en France seront les enjeux de l’année.
Enfin, aux Etats-Unis, au cours d’une élection plus causée par la faiblesse de son adversaire que par la réussite de son premier quadriennat, B. Obama a recueilli une large majorité des suffrages, qui le laisseront à la Maison Blanche jusqu’en 2016. Actuellement empêtré dans des négociations tendues au sujet de la « falaise budgétaire », la reprise attendue de l’économie devrait le conforter dans ses choix. Au niveau international, entre le conflit syrien, le cas iranien et l’opposition sino-japonaise, les défis ne manquent pas. Ainsi que les risques qui y sont associés !