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Quelle efficacité pour l’Aide Publique au Développement ?

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L’Aide Publique au Développement (APD) correspond à la part que chaque Etat consacre pour contribuer au développement dans des pays étrangers. Son importance dans certains pays pousse d’emblée à comprendre l’APD comme une nécessité. Pourtant, les critiques envers cette aide sont nombreuses, et l’on peut se demander si l’APD ne maintient pas les Etats qui en bénéficient dans une forme de perpétuelle assistance, inhibant ainsi leur développement.

A priori, les objectifs de l’APD apparaissent comme louables : son rôle est de permettre un développement de PED, notamment par le financement d’infrastructures, la lutte contre les maux récurrents que sont la faim, la maladie ou la pauvreté, ou encore mettre en place un système éducatif de meilleure qualité. En 1970, la résolution 2626 de l’ONU avait fixé la part que chaque Etat devait fournir à 0,7% de son PIB. Pourtant, depuis 40 ans, cet objectif n’est atteint que par quelques pays nordiques malgré qu’il ait été réaffirmé en 2002 à la Conférence de Monterrey. En 2009, seuls les Pays-Bas, la Suède, la Norvège, le Luxembourg et le Danemark atteignaient ce taux, alors que les cinq plus gros donateurs en volume étaient les Etats-Unis, l’Allemagne, la France, le Royaume-Uni et le Japon. Au total, les pays donateurs ont en moyenne donné 0,45% de leur PIB. Aujourd’hui, après des décennies d’APD, les résultats peuvent sembler décevants, et son utilité est donc bien souvent remise en cause.

Si les Etats développés ont souvent utilisé l’APD pour maintenir leur influence dans leurs anciennes colonies, elle a également pu se transformer en un soutien politique, notamment dans le cadre de la guerre froide. Ainsi, suite à la chute du Mur de Berlin, cette aide a considérablement chuté dans les années 1990, d’autant que les pays d’Europe de l’Est n’étaient plus économiquement en mesure d’aider d’autres pays. L’APD continue pourtant aujourd’hui, dans certains cas, à asseoir une domination économique sur des pays sous assistance économique. En outre, cette aide a dans certains cas pu être confisqués par des élites corrompues, détournée ou mal investie. De plus, l’agriculture, indispensable pour mettre en place la possibilité d’un développement durable, ne reçoit qu’environ 5% de cette aide. Et bien souvent, l’aide a profité à des pays en position stratégique, aux ressources minières importantes ou tout simplement au potentiel intéressant. Ainsi, l’APD ignore bien des Etats dans des situations précaires, tandis que d’autres pays peuvent recevoir l’équivalent de plus de 40% de leur PIB via cette aide.

Quoi qu’il en soit, entre 2004 et 2009, un rapport de l’OCDE signale que l’APD a augmenté de 30%, atteignant alors 119,6 milliards de dollars. Pourtant cela peut apparaître trompeur, car les allégements de dettes ont été comptabilisés dans cette augmentation de l’APD. Et déjà, les restrictions budgétaires consécutives à la crise dans les pays développés devraient avoir une influence négative sur le montant total de l’aide. Mais il semble bien qu’il faille repenser cette aide, pour certains insuffisante, pour d’autres simplement inappropriée.

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