Les Yeux du Monde

Actualité internationale et géopolitique

Actualités

Les dynasties républicaines, un phénomène américain

Shares

La tendance en vue des élections présidentielles de 2016 aux Etats-Unis augure d’un très probable affrontement entre Jeb Bush et Hillary Clinton. Que ce soit vis-à-vis d’un père, d’un frère ou d’un mari, ces deux candidats confirme une tradition politique américaine bien ancrée : celle des dynasties politiques.

 

Image #: 2625014    Former President George H.W. Bush, U.S. President George W. Bush, and Governor Jeb Bush, leave together after the christening ceremony of the USS George H.W. Bush at Northrop-Grumman's shipyard in Newport News, Virginia October 7, 2006. The Navy's Nimitz-class aircraft carrier is scheduled to enter service in late 2008.   REUTERS/Kevin Lamarque /Landov
Le clan Bush (George Sr, George Jr et Jeb), bientôt composé de trois présidents des Etats-Unis?

La culture de cette transmission de la fibre électorale au sein d’une même famille aux Etats-Unis n’est pas une tendance récente. John Quincy Adams, président entre 1825 et 1829, est ainsi le fils de John Adams, deuxième président de l’histoire des Etats-Unis entre 1797 et 1801.
Cette tradition dynastique ne s’est pas arrêtée avec la stabilisation et l’expansion de la démocratie américaine. Si elle était encore balbutiante au temps de John Adams père et fils, c’est nettement moins le cas, toujours au XIXème siècle, avec William Harrison, éphémère président en 1841, qui est le grand-père de Benjamin Harrison (1889-1893).
Au XXe siècle même, deux fameux présidents sont liés, mais moins directement que les autres étonnamment, par des liens familiaux : Franklin Delano Roosevelt (1933-1945) est en effet le neveu par alliance de Theodore Roosevelt (1901-1909).
Si John Fitzgerald Kennedy (président de 1961 à son assassinat en 1963) n’a pas d’ascendant ou de descendant ayant accédé à la présidence, il fait partie d’une famille qui incarne à elle seule de manière symptomatique ce phénomène dynastique : son père fut ambassadeur en Grande-Bretagne, son frère Robert a été sénateur et candidat à la présidence (avant d’être lui aussi assassiné), son frère Ted a été sénateur pendant plus de 40 ans jusqu’à sa mort en 2009, et nombre de ses neveux et nièces embrassèrent une carrière politique…jusqu’à Arnold Schwarzenegger, son neveu par alliance !
Depuis les années 90, le phénomène de concentration du pouvoir présidentiel aux mains d’une ou de plusieurs mêmes familles s’est particulièrement renforcé. George H. W. Bush est président de 1989 à 1993, et est le père de George W. Bush qui occupa la Maison Blanche entre 2001 et 2009. Entre les deux présidences Bush se tient celle de Bill Clinton (1993-2001). Or l’épouse de celui-ci, Hillary Clinton, a embrassé une carrière politique. Elle fut la candidate malheureuse à l’investiture démocrate en 2008 aux dépens de Barack Obama, dont elle fut la Secrétaire d’Etat. Elle est désormais candidate à la succession d’Obama. Or, l’on trouve dans ses potentiels concurrents républicains John Ellis dit « Jeb »… Bush, fils et frère des précédents !

 

 

Les Clinton deviendront-ils le premier couple composé de deux présidents des Etats-Unis?
Les Clinton deviendront-ils le premier couple composé de deux présidents des Etats-Unis?

On remarque donc que deux familles, les Clinton et les Bush se partagent assez nettement les premiers rôles politiques du pays, chacune dans le camp démocrate et républicain. En imaginant qu’Hillary Clinton ait remporté l’investiture puis l’élection de 2008, réalisant ensuite deux mandats, l’on aurait pu avoir 28 ans de vie politique, entre 1991 et 2017 au cours de laquelle deux familles se seraient partagées la présidence ! Voire 32 ou 36 si Jeb Bush réalisait ensuite un ou deux mandats !
Ces véritables dynasties, bien en place et redoutablement efficaces, ont de quoi surprendre et même parfois choquer. Elles sont inimaginables dans la succession au pouvoir dans les démocraties européennes. Un tel phénomène est d’autant plus surprenant et paradoxal pour l’observateur européen qu’il apparaît presqu’impossible d’en remettre en cause les fondements démocratiques.

Shares

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *