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G7 d’Elmau : une réunion à l’image de son hôte

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L’Allemagne, la France, les Etats-Unis, l’Italie, le Canada, le Japon et le Royaume-Uni se sont réunis ce Week-End à Elmau en Bavière pour accorder leurs violons. La réunion des sept plus grandes puissances économiques mondiales, à l’exception de la Chine, s’est une fois de plus faite sans la Russie à cause de son implication dans l’annexion de la Crimée puis dans le conflit qui agite l’Ukraine. Ce fut un sommet à l’image de son hôte Angela Merkel : studieux et calme en apparence mais tenant plus que ses objectifs.

Angela Merkel au milieu des autres chefs d'Etat du G7 et la seule à ne pas saluer, nul besoin quand on se place  calmement au centre de la scène.
Angela Merkel au milieu des autres chefs d’Etat du G7 et la seule à ne pas saluer, nul besoin quand on se place calmement au centre de la scène.

Le sérieux avec lequel Mme Merkel considère ce sommet a pu se voir alors qu’en le préparant elle faisait la tournée des capitales pour développer son argumentaire et se mettre d’accord sur le programme. Si certains sujets comme le changement climatique, la mondialisation ou les enjeux énergétiques sont des figures imposées, d’autres ont été plus contextuels. Les négociations en cours avec la Grèce au sujet de sa dette par exemple, ou encore la lutte contre Daesh et la crise en Syrie ainsi que l’attitude à avoir face à la Russie dans la crise Ukrainienne. Une dernière catégorie de sujet a pu surprendre comme les enjeux de santé mondiale, en abordant la résistance de plus en plus développée des bactéries aux antibiotiques ou encore en parlant d’une lutte renforcée contre Ebola. Ces sujets sont il est vrai cruciaux mais c’est la première fois que l’on évoque des problématiques de recherche et de santé mondiale dans ces sommets. Tout comme d’évoquer ceux de la place des femmes ou ceux des standards de chaine d’approvisionnement, rappelant le drame de Dhaka au Bangladesh où plus de 1 000 avaient été tuées dans l’effondrement du bâtiment qui abritait des industries textiles.

Les sujets principaux ont été traités efficacement sans éclat : la mondialisation ne peut être évitée mais doit se poursuivre de manière plus équitable, le changement climatique doit être combattu et un accord restrictif doit être obtenu à la COP 21 de Paris en fin d’année. Ce dernier point est capital pour une chancelière qui s’est fait le chantre d’une sortie totale du nucléaire tout en maîtrisant les émissions de carbone mais les Etats-Unis et le Japon freinent des quatre fers et la réouverture de centrales au charbon compromet sa position. Néanmoins personne ne fait de vagues. Dans le même ton, l’alliance transatlantique contre Moscou a été réaffirmée et de prochaines sanctions de l’Europe sont à l’étude après les offensives en Ukraine appuyées quasi-officiellement par la Russie avant le sommet. Enfin au sujet de la crise Grecque, le même mélodrame se déroule chaque année depuis 2010 et même si M. Juncker a élevé la voix, une solution sera présentée quand chacun cessera de jouer un rôle.

Il est intéressant de remarquer que les commentateurs de l’événement retiennent tous un quelque chose de différent de ce sommet.

La manière dont l’Allemagne a équilibré les sujets permet que chacun reparte avec l’impression que le sujet sur lequel il insiste a été important. Cette organisation a aussi permis de mettre sous le tapis les écoutes américaines sur les européens via les services allemands, effacés par une bonne bière entre Angela et Barack. Au final, l’Allemagne a réussi calmement à se mettre au centre du jeu.

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